Bilan des politiques agricoles des régions gérées par la Gauche

Bilan des politiques agricoles des régions gérées par la Gauche

René Souchon, président de la région Auvergne et de la commission
agricole de l’Association des régions de France
  (© Conseil régional d'Auvergne)
René Souchon (RS) : « Avec des budgets sans comparaison par leur modestie avec ceux de l’Europe et de la France, les régions gérées par la Gauche ont néanmoins bien œuvré pour l’agriculture. Ces six dernières années, leur priorité a été le développement d’une agriculture à forte valeur ajoutée. »

« Toutes les régions ont arrêté des budgets de l’agriculture orientés vers des productions de qualité. Chaque fois qu’un nouveau signe de qualité est reconnu, c’est du revenu en plus pour les agriculteurs, ainsi les producteurs d’appellation d’origine de Salers et de Cantal n’ont pas souffert de la crise du lait. En revanche, c’est en Haute Loire où il n’existe aucune Aoc en produits laitiers que les mouvements de grève de l’automne dernier ont été les plus importants. »

Terre-net Média a interwievé neuf  agriculteurs-candidats aux élections régionales. Pour les lire, cliquer ici. 

« En fait, les régions travaillent sur la relocalisation des productions en favorisant le développement des Amap (association pour le maintien de l’agriculture paysanne), en multipliant les surfaces converties à l’agriculture biologique et en invitant les lycées et les collèges à passer des contrats avec les producteurs locaux (quantités et prix fixés). L’objectif recherché est là encore, d’assurer des prix rémunérateurs et stables. »

« Les zones de montagne n’ont pas été oubliées par les conseils régionaux. Au cours des six prochaines années, ils devront à leur niveau relancer la « politique de la montagne ». Mais seuls, leurs moyens d’actions sont limités. D’où l’idée d’une régionalisation des aides Pac. (lire encadré).»

Régionaliser les Dpu

En 2008, les régions ont conduit une réflexion portant sur la régionalisation des aides du premier pilier pour l’après 2013.
Selon le scénario envisagé, la moitié des aides resterait liée aux références historiques.
L’autre moitié serait mise dans un pot commun et serait réaffectée aux régions en fonction de critères définis : zone de montagne, zone défavorisée en nombre d’emplois, nature des cultures, type d’élevage…
Et, c’est dans les régions, que les aides seraient réparties sur les exploitations. Il ne s’agit pas de mettre en place une gestion par les Régions, mais d’instaurer une gouvernance agricole avec les Régions, l’Etat et la profession en fonction de ces mêmes critères.
La régionalisation ainsi conçue permettrait de mener des politiques de soutien bien adaptées à la réalité des productions des territoires, notamment de ceux présentant des handicaps.

« Enfin, les régions ont œuvré, au cours des six dernières années, pour inciter les agriculteurs à rendre leurs exploitations moins dépendantes des énergies fossiles en favorisant entre autre la production d’agrocarburants. »

« Imaginer une agriculture axée sur le tout compétitif est illusoire. L’agriculture hyper productiviste n’a pas résolu la faim dans le monde et ne la résoudra pas. Seule une relocalisation des productions donnera des perspectives durables au développement économique local. Et sur ce point, nous sommes sur la même longueur d’onde que Jeunes agriculteurs et son président William Villeneuve. »

« Durant le prochain mandat, les régions devront donc conforter leur politique visant à protéger les producteurs du marché mondial et de son extrême volatilité en les incitant à produire et à valoriser toujours plus de produits à forte valeur ajoutée. »

« L’agriculture est un secteur à part, un secteur stratégique. Il faut à tout prix éviter de sombrer dans le mouvement de banalisation qui se dessine mois après mois. Or le projet de loi de modernisation de l’agriculture et de la pêche s’inscrit justement dans ce mouvement libéral en instaurant des contrats producteurs/industriels peu pérennes et en mettant en place des dispositifs assuranciels privés. Le gouvernement et l’Europe n’ont décidemment pas la volonté politique d’une régulation de la production agricole. »

En 2011, des régions pieds et poings liés aux quatre volontés du gouvernement ?

Mauvais augure, la réforme fiscale des collectivités territoriales à l’étude ! Si elle est approuvée par l’Assemblée nationale et le Sénat, les régions ne disposeraient plus d’autonomie fiscale ou tout au moins, elle serait réduite à peau de chagrin.

Leur budget serait en effet tributaire des dotations de l’Etat et de la collecte de la contribution économique territoriale qui se substitue à la taxe professionnelle.

Dans ces conditions, les régions s’attendent à revoir leurs champs d’actions et à réduire leurs ambitions. Il se peut qu’ici ou là l’agriculture soit concernée.

 

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