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L'année dernière, ils étaient 46 % contre 44 % en 2008 et 42 % en 2007 à consommer au moins un produit bio par mois. En 2008, le chiffre d'affaires bio s'est élevé à 2,6 milliards d'euros, soit 1,7 % de la consommation alimentaire totale. Pour 2009, les chiffres ne sont pas encore disponibles mais ils seront bien supérieurs, a assuré Mme Mercier. Côté production, les agriculteurs ont aussi été plus nombreux à se convertir au bio. Fin 2009, le secteur recensait 16.400 agriculteurs bio contre 13.298 en décembre 2008, soit une augmentation de 23 %, toujours selon l'Agence Bio.
Ce secteur reste toutefois encore très minoritaire: les exploitations bio représentent seulement 3,2 % de la totalité des exploitations. De même, la surface des terres agricoles bio reste infime et n'a fait qu'un petit bond, en un an, de 2,1 % à 2,5 % à fin 2009. On est loin encore de l'engagement du gouvernement dans le cadre du Grenelle de tripler les terres bio pour arriver à 6 % d'ici 2012. Ce qui n'empêche pas Pascal Gury, président de l'Agence Bio d'être confiant: « si on n'atteint pas les 6 %, nous n'en serons pas loin ». Il mise sur l' « accélération » des « conversions » d'agriculteurs au bio. Dominique Marion, président de la Fédération nationale d'agriculture biologique (FNAB) ne partage pas cet optimisme.
Même avec une augmentation chaque année d'environ 20 % d'agriculteurs passant au bio, « on atteindra 4 ou 5 % des surfaces ». « Ce sera un grand maximum », selon lui. Il regrette le manque de « communication positive et même de communication tout court » sur le bio de la part de l'actuel ministre, Bruno Le Maire, alors que son prédécesseur s'était beaucoup engagé dans ce domaine. La question, selon M. Marion, est de savoir « si l'argent sera là » pour accompagner les agriculteurs dans leur « conversion », une période qui dure de 2 à 3 ans suivant les productions. Il cite l'exemple de sa région Poitou-Charentes où des agriculteurs, récemment convertis, sont toujours en attente des aides promises.
Au ministère, où l'on reste assez flou sur les chiffres, on affirme que le secteur disposera en 2010 d'une enveloppe minimum de 50 millions d'euros, soit plus que les années précédentes. Malgré ces efforts, la demande française reste largement supérieure à l'offre, ce qui explique que près de 30 % des achats bio des consommateurs français sont importés. Une tendance qui va s'amplifier en 2010 avec une hausse des importations de « quelques points », selon Mme Mercier.
Si la France est autosuffisante dans certaines filières comme la viande et le vin, elle est particulièrement déficitaire dans les céréales et le secteur des fruits et légumes où les importations peuvent atteindre selon les produits les 60 %. Un paradoxe quand les émissions de dioxyde de carbone générées par le transport des marchandises sont de plus en plus pointées du doigt.