![]() Bernard Devoucoux (© Conseil régional d'Auvergne) |
La connaissance de l'agriculture est évidement un atout pour orienter le projet agricole auvergnat dans la bonne direction.
Etant élu local et militant associatif je m’intéresse à d'autres sujets que l'agriculture: aménagement du territoire, environnement, culture, logement, énergies renouvelables... Je serai avant tout un élu de ma région.
2 Si vous êtes élu conseiller régional, comment envisagez-vous pouvoir mener de front vos fonctions de conseiller régional et celles agriculteur?
Ayant un salarié à mi temps sur l'exploitation et ayant recours au travaux par entreprise, cumuler les fonctions de conseiller et d’éleveur est tout à fait envisageable.
3 Quel est le volet agricole du programme de votre parti dans votre région pour les six prochaines années?
Le volet agricole du programme des socialistes est très amitieux. On notera qu’ils proposent entre autre:
- de poursuivre la mutation de l’agriculture auvergnate vers un modèle durable, pour anticiper la réforme de la Politique Agricole Commune en 2013, laquelle a pour objectif de réduire encore plus les soutiens aux exploitations;
Retrouvez l'ensemble des interviews d'agriculteurs-candidats aux élections régionales en cliquant ici. - de réunir une conférence agricole annuelle (cellule de veille) pour adapter les interventions régionales aux besoins des agriculteurs. De tendre vers le conditionnement des aides régionales aux bonnes pratiques (réalisation de bilans Planète);
- de faire de l’Auvergne la première région Bio de France en multipliant par deux le nombre d’exploitations (1000) d’ici 2014 et en proposant 20 % de repas complets bio dans tous les lycées par le maintien d’une prise en charge du surcoût des repas. Les socialistes souhaitent aussi que tous les lycéens consomment 30 % de produits de qualité issus des signes officiels de qualité;
- de donner du souffle aux campagnes en produisant et consommant local et, d’aider à la structuration des Associations pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne (Amap);
- d'encourager les agriculteurs investissant dans les énergies renouvelables pour une meilleure autonomie.
4 Ce programme s’inscrit-il en rupture avec la politique régionale de ces six dernières années ? Quel bilan tirez-vous de la politique agricole de votre région ?
Le bio ne représente qu'une partie de l'action agricole de la région. Elle a su créer une dynamique de développement forte en Auvergne et un encouragement à développer les produits bio sur ma ferme. Le Conseil régional a mis en place le « bonus bio », autrement dit une aide au maintien de l'agriculture bio mais aussi des aides aux investissements de matériels spécifiques.
La région a par ailleurs soutenu financièrement des investissements dans les filières agroalimentaires, elle a accompagné la création d'une coopérative pour la restauration collective et elle a alloué une aide aux repas bio dans les lycées ...
5 La réforme de la fiscalité des collectivités territoriales (création de la Cet) va t-elle modifier les compétences et les champs d’actions des conseillers régionaux en matière de politique agricole
Oui, fondamentalement. La fin de la clause de compétence générale met en danger l'intervention différenciée et adaptée aux territoires ruraux. Et en particulier, la possibilité de travailler de manière très pointue sur la valeur ajoutée des signes officiels de qualité ou la relocalisation de l'économie.
Les « Régions de France » ont proposé de mettre en place une nouvelle de répartition des aides Pac avec une régionalisation des aides du premier pilier pour justement pour tenir compte des spécificités de zones défavorisées comme les nôtres.