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Les apiculteurs se battent depuis des années pour le retrait des néonicotinoïdes du marché, utilisés en enrobage des semences ou en pulvérisation. Le miel de colza, qui représente aujourd'hui 15 à 20 % de la production française de miel, « assure la survie de nombreuses exploitations », a affirmé Henri Clément, président de l'Unaf. Ces insecticides à longue persistance, a-t-il expliqué, sont dangereux pour l'abeille, du semis à la floraison mais aussi au stade de la « guttation », quand les jeunes plants secrètent un liquide devenu hautement toxique.
« On retrouve alors nos abeilles mortes en plein champ, mais pour les pouvoirs publics qui ne prennent en compte que les mortalités aigües, ça ne compte pas », a déploré Sophie Dugué, spécialiste des pesticides à l'Unaf et apicultrice dans la Sarthe.
Proteus, Gaucho et Cruiser....
« Proteus mélange deux produits déjà toxiques séparément, les apiculteurs ont toutes les raison d'être inquiets », a estimé M. Clément, qui envisage un recours en justice.
Mercredi après-midi, à l'appel de la Fédération des apiculteurs professionnels et de la Confédération paysanne, ils étaient plusieurs dizaines à manifester devant la Direction générale de l'Alimentation à Paris pour boycotter le comité de suivi du Cruiser. « Nous refusons d'y participer puisqu'on ne nous y écoute pas », a indiqué à l'Afp José Nadan, apiculteur breton.
En décembre, le ministère de l'Agriculture a pour la troisième fois renouvelé -pour un an- l'autorisation du Cruiser. L'Unaf conteste chaque année cette dérogation devant le Conseil d'Etat, mais la saison des semis s'achève chaque fois avant que le Conseil ne statue, a expliqué son avocat, Me Bernard Fau.