Avec 45 % de la production mondiale, l’Europe est leader en culture d’orge (tous types confondus). Elle est numéro un en orge de brasserie, avec 55-60 % de la production mondiale. Des études réalisées sur quarante ans (entre 1970 et 2009), dans les quatre pays producteurs majeurs d’orge de printemps et d’hiver (Royaume Uni, Allemagne, Danemark et France), montrent cependant que les surfaces ont fortement diminué. En cause : les impacts des bilans de santé de la filière et de la réforme de la Pac 2013.
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Le retour d’une filière en perte de vitesse
Entre 1970 et 1992, les surfaces françaises en orge ont continuellement baissé. Les aides européennes donnaient alors priorité aux cultures à plus fort rendement, des céréales comme le blé pour l’essentiel. Depuis 1992, la distribution de primes brassicoles a provoqué un regain d’intérêt pour l’orge de printemps en France et donc le développement des surfaces, de l’ordre de +20 % (pour atteindre 550.000 ha en 2009).
L’arrivée de leaders mondiaux en malterie et l’essor de l’export d’orge brassicole, grâce à la qualité de la production et de la collecte, ont permis de dynamiser l’ensemble de la filière en France.
De plus, l’élargissement de l’Union européenne et l’entrée des Peco (Pays d’Europe centrale et orientale), déficitaires en orges brassicoles, représentent un fort potentiel pour l’export de la céréale.
Pour demain : des variétés d’hiver en orge brassicole
« On produira toujours de l’orge oui, mais moins, et surtout de l’orge brassicole », conclut Jean-Pierre Cohan du service système et conduite des cultures d’Arvalis. « Les variétés semées seront essentiellement des orges brassicoles de type hiver. » En effet, cette variété possède un cycle de sélection court et fait plus facilement face aux aléas climatiques (réchauffement terrestre) que l’orge de printemps.
De plus, suite à la disparition prévisible des interventions, les surfaces en orge fourragère vont fortement diminuer. Pour combler le déficit futur en céréales à paille qui en découle, les obtenteurs utiliseront ces surfaces pour la culture de blé. Ainsi, il est estimé entre deux et trois fois moins d’orge que de blé, en termes de surface, pour le Royaume Uni, l’Allemagne et la France.
Décryptage des aspects règlementaires et contraintes en orges brassicoles Il demeure trois paramètres importants à surveiller en culture brassicole : l’irrigation (disponibilité et concurrence entre espèces pour l’eau), la disponibilité en herbicides (phénomènes de résistance aux anti-graminées, baisse d’efficacité) et la qualité sanitaire des récoltes (normes T2-HT2 d’ici 2011 ?). Impacts du 4ème programme de la directive nitrate Tous les départements français sont classés selon leurs caractéristiques « nitrates ». Ainsi, 74 départements ont été classés en zones vulnérables. L’arrêté signé pour chaque zone, définit selon le type d’orge (hiver ou printemps) la date et la dose du premier apport azoté, avec l’obligation pour tous, de fractionner les apports. |