De même les problèmes de coupure d'électricité seront résolus mardi, a promis le chef de l'Etat. Environ 222.000 foyers français étaient toujours privés d'électricité lundi à 11H00, selon Erdf. La filiale de distribution d'électricité d'Edf avait rétabli le courant chez 78 % des foyers qui en avaient été privés à cause de la tempête. Arrivé à 11H00 à La Rochelle, en Charente-maritime, département le plus affecté avec la Vendée, le président a également annoncé avoir avoir demandé une mission d'inspection de l'Intérieur et de l'Equipement qui devra remettre un rapport dans les dix jours « pour comprendre ce qui s'est passé ».
M. Sarkozy a qualifié cet événement de « catastrophe nationale, un drame humain avec un bilan épouvantable ». « Ce n'est pas le moment de commencer les polémiques », a-t-il recommandé, appelant « chacun à considérer qu'aujourd'hui c'est le temps de l'urgence ». Il a par ailleurs demandé un « plan digues » au ministre Jean-Louis Borloo (Ecologie) qui l'accompagnait sur place, et a annoncé « un plan spécial » en faveur des ostréiculteurs.
Le ministre de l'Agriculture « Bruno Le Maire va venir cette semaine » dans ce but, a-t-il précisé. « Je reviendrai avant l'été pour tirer les conclusions structurelles de ce que nous avons fait », a-t-il affirmé.
Le chef de l'Etat a également annoncé qu'une personne allait être désignée pour servir « d'interface » entre les victimes et les assurances. Alors que la question des constructions littorales a commencé à être reposée après les inondations de maisons de bord de mer, M. Sarkozy a assuré qu' « on ne peut pas transiger avec la sécurité ».
Dans la matinée le président a survolé en hélicoptère les zones inondées. Il a également parcouru à pied le front de mer de Châtelaillon-plage (Charente-Maritime), le long de la digue où les petites maisons de pêcheurs ont été inondées. A L'Aiguillon-sur-mer, le président s'est rendu dans un centre de réfugiés. « Chez moi, les meubles dansent » sur l'eau, lui a expliqué une dame. Il a tenté de réconforter une grand-mère, enveloppée dans une couverture, qui a perdu ses deux petits-enfants. Il s'est également rendu au funérarium de l'Aiguillon où les corps de vingt-six des victimes ont été déposés.
Le bilan provisoire de la tempête s'élevait lundi à 14H00 à 50 morts et neuf disparus en France, selon la Sécurité civile. La Vendée a payé le plus lourd tribut avec 33 morts, suivie de la Charente-Maritime (10), également très touchée par des inondations liées à des ruptures de digue.
« Ce qui s'est produit notamment en Vendée, c'est une conjonction extraordinairement rare, pour ne pas dire exceptionnelle de grande marée, de dépression, de la tempête elle-même et le fait que cela s'est produit la nuit », a expliqué le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux.
Brice Hortefeux accompagnait Nicolas Sarkozy lors de son déplacement, comme les présidents des conseils généraux de Vendée Philippe de Villiers et de Charente-Maritime Dominique Bussereau (également secrétaire d'Etat aux Transports).