![]() Nicolas Sarkozy s'entretenant avec Eric Soucasse, éleveur ariégeois. Il était 8h30: visite quasiment privée du président de la République (© Tere-net Média) |
En effet, Nicolas Sarkozy a épousé le sens que son ministre de l’agriculture donne à la conduite de ses affaires. Il souhaite que la profession soit unie pour relever les défis des prochains mois.
Ainsi, étaient non seulement invités à cette table ronde, ce samedi 6 mars, les représentants de la Fnsea et de JA mais aussi quatre responsables nationaux de la Confédération paysanne et de la Coordination rurale.
![]() Bruno Le Maire, ministre de l'agriculture, accompagnant Nicolas Sarkozy durant la visite. (© Terre-net Média) |
A défaut de réponse, Nicolas Sarkozy veut « faire en faveur de l’agriculture ce que le gouvernement a fait pour résoudre la crise financière fin 2008 ». Et « je me battrai sur le front national et européen avec la même énergie », a t-il aussi déclaré en préambule de la table ronde.
Le président de la République n’est pas venu ce samedi matin au salon, dès 8h30, les poches vides. Après s’être essentiellement entretenu pendant deux heures avec des éleveurs laitiers et de bovins viande, pour lesquels il était impensable qu’un président de la République ne visitât pas le Sia, Nicolas Sarkozy a annoncé en fin de matinée deux mesures concrètes :
- Une rallonge de 800 millions d’euros de l’enveloppe de prêts bonifiés déjà alloués. Ce qui porte à 1,8 milliard d’euros les fonds engagés sous forme de prêts de trésorerie ou de consolidation dans le cadre du plan d’urgence;
- Une prise en charge supplémentaire de 50 millions d’euros des intérêts d’emprunts pour 2009-2010 en complément des 100 millions déjà budgétisés (hors prêts fonciers).
![]() Le secteur agricole en crise n'effraie pas les passionnés. Jordan Champigny et Lylian Pointard, du collége Ménigoutte (Indre) , futurs agriculteurs rencontrés après leur conversation avec Nicolas Sarkozy (© Terre-net Média) |
Sans remettre en cause le Grenelle de l’environnement, Nicolas Sarkozy souhaite mettre fin à la surenchère "environnementaliste" qui pénalise la compétitivité de l’agriculture française.
Aussi, il a confirmé la tenue prochaine d’une réunion de travail avec le ministère l’environnement de Jean Louis Borloo. Avec l’idée de définir une charte qui viserait à ce que toute nouvelle mesure environnementale soit évaluée avant d’être appliquée (annonce déjà faite par Bruno Le Maire le 19 janvier dernier au congrès d'Orama).
« Pragmatique » sur la façon d’envisager la réforme de la Pac pour 2013, le président de la République déclare « aux partenaires de l’Union européenne que la France est souple sur la question des subventions à l’agriculture mais rigide sur la préférence communautaire et la question des prix ». Autrement dit, « qu’une baisse du budget européen de l’agriculture ne peut se concevoir sans un renforcement de la préférence communautaire et des prix rémunérateurs ».
![]() Mathieu Fournier, en Bac Pro, futur éleveur, et son professeur de zootechnie, Hervé Lutrand, du lycée de Pammiers (Ariège) (© Terre-net Média ) |
«Ce fut une erreur dramatique d’échanger des prix contre des subventions pour s’aligner sur les cours mondiaux », a t-il ajouté.
En entendant ces mots, François Lucas, président de la CR, invité à la table ronde présidée par Nicolas Sarkozy a rappelé « que son syndicat a toujours tenu ce discours depuis 1992 » et que « vous auriez pu être des nôtres », en s’adressant au président de la République.
En revanche, « il y a des voies que l’on ne peut plus utiliser », a assuré Nicolas Sarkozy en mettant l’accent sur la question des quotas ou sur certaines aides reçues par les agriculteurs. « Parfois mal ciblées, ces derniers ont été condamnés à les rembourser ». Enfin, sans un regroupement des producteurs en filières pour peser sur la grande distribution, rien n’est possible.
Répartir la richesse ou la misère
Visite du salon de l'agriculture par Sarkozy - 800 millions d'euros de prêts bonifiés en plus(Sarkozy) |
La contractualisation sera, selon le président, un moyen de partager la valeur ajoutée au sein des filières et la généralisation des mécanismes assuranciels lissera la volatilité des marchés. « Mais la somme des contrats passés ne résoudra pas la question des volumes et de la régulation, assure Philippe Collin, porte parole de la Confédération paysanne, lui aussi invité à la table ronde. Quant à l’assurance, elle peut au mieux que répartir la richesse ou la misère. Elle ne contribue en rien à la création de valeur ajoutée».