Sarkozy tente de rassurer des agriculteurs en plein désarroi

Après avoir arpenté pendant plus de deux heures les allées du salon, dans une ambiance assez chaleureuse, alors que les agriculteurs avaient regretté son absence à l'inauguration du salon, M. Sarkozy a présidé une table ronde avec une vingtaine de responsables du monde agricole. "C'est parce que que je suis conscient" de "la souffrance et de l'angoisse" des agriculteurs "que j'ai voulu venir au salon", a affirmé le président, accompagné du ministre de l'agriculture, Bruno Le Maire.

Mais "ce n'est pas au nombre de mains serrées qu'on va résoudre les problèmes des agriculteurs. Je suis président de la République. De moi, on attend des décisions, des actes et du combat", a déclaré M. Sarkozy. "L'agriculure est un secteur stratégique de l'économie française. Avec l'industrie agro-alimentaire, ce sont des éléments fondamentaux de la puissance économique de la France", a-t-il insisté. "Je ferai pour l'agriculture française - un secteur stratégique et majeur - ce que nous avons essayé de faire pour la crise financière", a-t-il promis.

Il a annoncé une augmentation de 800 millions d'euros de prêts bonifiés accordés par les banques aux agriculteurs en difficulté, ainsi qu'une aide pour les agriculteurs déjà très endettés de 50 millions d'euros, somme qui s'ajoute aux 100 millions d'euros déjà accordés dans le cadre du Fonds d'aide d'allègement des charges. En octobre, il avait déjà annoncé un plan de soutien à l'agriculture, avec un milliard de prêts bonifiés, et 650 millions d'euros de "soutien exceptionnel de l'Etat".

En 2009, les agriculteurs ont vu leurs revenus dégringoler d'un tiers, après une année 2008 déjà très difficile (-20 %). "L'argent sera là pour financer tout ce qui vous permettra de traverser le gros de la crise", a affirmé M. Sarkozy.

Autre mesure: l'allègement des contraintes environnementales qui pèsent sur l'agriculture, et freine sa compétitivité par rapport à d'autres pays moins exigeants en matière écologique. M. Sarkozy a chargé M. Le Maire et à son collègue à l'Ecologie, Jean-Louis Borloo, de "tenir, dès la semaine prochaine, un premier groupe de travail autour d'une nouvelle méthode d'analyse des mesures environnementales en agriculture".

Le président s'est également déclaré prêt à accepter "une baisse de la part des dépenses agricoles dans le budget communautaire, à la condition que l'on fasse la préférence communautaire". Le ministre de l'Agriculture s'est félicité de la volonté du chef de l'Etat de "participer directement à la négociation sur la Politique agricole commune (PAC) et qu'il défendrait les intérêts des agriculteurs français au niveau européen".

Dans l'ensemble, les syndicats agricoles ont déclaré attendre, au-delà des promesses, des "actes". Pour Jean-Michel Lemétayer, président de la FNSEA, la table ronde "a été utile mais cela ne règle pas tout". "Il nous a donné de l'espoir pour 2013 (ndlr: année de la nouvelle PAC) mais ne nous a proposé aucune solution immédiate à la crise très grave", a déclaré pour sa part François Lucas, président de la Coordination rurale. Enfin, pour la Confédération paysanne, "les rallonges financières sont la preuve que la crise est plus grave que ce que le gouvernement imaginait. Il n'y a pas de perspective politique tracées pour sortir de l'impasse", affirme-t-elle.

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