« Les produits phytosanitaires sans classification tox/écotox sous le coup de l’obligation de réduction des Ift »

« Les produits phytosanitaires sans classification tox/écotox sous le coup de l’obligation de réduction des Ift »


Paul Héry, directeur marketing de Goëmar :
"Sur céréales, la toxicité du produit n’entre pas
encore dans les critères de choix des produits.
Une fois l’homologation acquise, les utilisateurs
et les prescripteurs oublient le niveau de toxicité,
bien souvent corrélé au niveau d’efficacité
malheureusement
." (© Terre-net Média)

Paul Héry, directeur marketing, lance qu’avec les produits Goëmar, « l’agriculteur profite de solutions aussi efficaces que des produits conventionnels, mais au profil toxicologique et écotoxicologique neutre, à l’innocuité avérée ». Avec le même objectif de préservation de l’environnement, le Grenelle prévoit une réduction de moitié de l’usage des produits phytosanitaires sous réserve de la mise au point de méthodes alternatives.

Paul Héry alerte cependant sur le fait que, « dans ce cadre, l’objectif de réduction touche aussi les produits phytosanitaires sans danger, comme les systèmes de défense naturelle, alors qu’ils sont justement une des solutions alternatives aux produits au profil tox/écotox non neutre ».

L'Ift ne tient pas compte de l'impact du produit sur l'environnement

L’objectif de réduction vise donc l’ensemble des produits phytosanitaires sans prise en compte de leur niveau de toxicité. En effet, tout produit destiné à la protection des plantes doit, par obligation légale en Europe, faire l’objet d’une autorisation de mise en marché et passer par une homologation qui fait de lui un produit phytosanitaire. « Englobant l’ensemble des produits phytosanitaires, l’Indice de fréquence de traitement ne distingue pas un produit toxique d’un produit à l’innocuité avérée. »

Ce que constate d’ailleurs le rapport de l’Inra pour Ecophyto R&D : « L’intérêt de l’Ift est de permettre d’agréger des substances très différentes et ainsi de mesurer une pression pesticide globale. […] En revanche, il ne prend pas en compte les caractères spécifiques des produits, notamment leur degré de toxicité ou leur persistance dans l’environnement, ni les caractéristiques du milieu. Ce n’est pas un indicateur d'évaluation des impacts sur l’environnement. »

Le rapport propose une catégorie spécifique pour le calcul des Qsa (quantités de substances actives vendues) et Nodu (nombre de doses unités) pour les micro-organismes, phéromones, stimulateurs de défense naturelle et extraits naturels « sans préciser son devenir en matière d’objectif de réduction ». Aucune distinction n’apparaît s’agissant des Ift qui concernent tous les produits phytosanitaires au sens du code rural et de la directive européenne 91/414. « En l’état actuel, l’emploi d’un produit phytosanitaire non toxique ni écotoxique en substitution d’un produit aux propriétés toxiques et/ou écotoxiques n’a aucun impact sur l’Ift, seul indicateur à l’échelle de l’agriculteur », déplore Paul Héry.

Un point qui pourrait décourager les utilisateurs et les firmes


"Les solutions alternatives ne concernent qu’1 % des surfaces
de céréales aujourd’hui
." (© Terre-net Média)

« L’agriculteur privilégiant des produits inoffensifs ne voit pas son effort récompensé et les structures, telles que Goëmar, pourraient ne plus trouver d’intérêt à investir dans le développement de produits alternatifs de protection des plantes. Par ailleurs, ce système promeut des méthodes alternatives sous normes Nfu, engrais, qui, pour certaines, affichent leur capacité en protection des plantes et une innocuité non vérifiées dans le cadre d’un processus d’homologation.

La solution consiste à retirer les produits phytosanitaires sans danger du périmètre de réduction des applications et donc des calculs d’Ift. Le législateur doit corriger ce point. Nous ne pouvons imaginer que les choses restent en l’état. » L’échéance se situe début 2011 à la signature du Grenelle 2.

Les algues à la base de la protection
Goëmar développe des solutions de protection des plantes à base d’extraits d'algues marines, les laminaires. « L’autorisation de mise sur le marché de Iodus 2 en octobre 2002 en France pour une utilisation sur céréales a permis de créer une nouvelle classe de produits phytosanitaires, les stimulateurs de défenses des plantes. » Goëmar a obtenu des homologations pour la protection des céréales, des pommiers et des fraisiers. « D’autres solutions, en cours de développement, s’attaqueront au mildiou de la vigne et à la tavelure du pommier. »

 

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