![]() Le dossier Installations classées doit désormais intégrer un chapitre sur le climat et les gaz à effet de serre dont l’agriculture est tenue pour responsable pour environ 19 % des émissions en France. (© Terre-net Média) |
Trois actions
Le Code de l’Environnement impose désormais une analyse des effets directs et indirects, temporaires et permanents de l'installation sur l'environnement et en particulier, des conséquences sur le climat. Un groupe de travail définit actuellement les limites du contenu de ce chapitre présent dans l’étude d’impact. Chaque dossier devra dorénavant présenter les mesures mises en oeuvre sur l’installation pour atténuer son impact sur la production des Ges. Cette exigence se décompose en trois actions : développer l’efficacité énergétique des exploitations, renforcer la substitution des énergies fossiles et promouvoir la séquestration de carbone dans les sols.
Les Ges d’origine agricole Le méthane (CH4) est produit à partir des accumulations de lisier sous les bâtiments ou en stockage et plus particulièrement en milieu anaérobie (sans oxygène). L’oxyde nitreux (N2O) est le plus puissant des Ges agricoles et il se dégage lorsque du sol contenant de l’azote sous forme de nitrates devient saturé d’eau. Certaines bactéries anaérobiques utiliseront des nitrates au lieu de l’oxygène pour respirer dans ces conditions et produiront de l’oxyde nitreux au cours du processus. Ces émissions de N2O sont faibles en agriculture mais sont accentuées après un épandage de fertilisant azoté suivie d’une pluie, dans les zones humides ou lors du lessivage de l’azote. Des solutions pour diminuer les Ges : amélioration de l’efficacité énergétique par : |
Mesurer les Ges
Ces Ges ne contribuent pas tous au même niveau à l’effet de serre. Leur contribution relative peut être évaluée par un indicateur appelé Pouvoir de réchauffement global (Prg). Il vise à exprimer dans la même unité, l’effet de toutes les substances contribuant à l’accroissement de l’effet de serre. L’indicateur Prg s’exprime en « équivalent CO2 » (cf. tableau 1). Le CO2 sert donc d’étalon et son Prg est fixé à 1.
Les émissions agricoles se décomposent de la manière suivante : 11 millions de tonnes eq CO2 liées à la consommation directe d’énergie sur l’exploitation, 47 millions de tonnes eq CO2 émises sous forme de CH4 et 49 millions de tonnes eq CO2 sous forme de N2O. Il est à noter que les émissions agricoles de gaz à effet de serre sont en baisse. Elles sont passées de 108 millions de tonnes eq CO2 en 1990 à 96 millions de tonnes d’eq CO2 en 2005. (source Citepa). Les cultures et les ruminants émettent plus de Ges que les élevages porcins. Pour ces derniers, l’émission provient de la fabrication de l’aliment, de la conduite de l’élevage, du transport et des déjections. Les émissions moyennes de Ges des exploitations porcines (cf. tableau 2) s’élèvent à environ 0,30 Téq CO2/100 kg de poids vif avec une faible variabilité selon les élevages (de 0,22 à 0,35).
Des outils de diagnostic permettent d’évaluer précisément son niveau d’émission annuel. Dans le cadre du Plan de performance énergétique 2009-2013, les agriculteurs peuvent demander des aides pour cette analyse.
Tableau 1
Gaz à effet de serre soumis à déclaration dans les inventaires nationaux
Nom du gaz
|
Molécules
|
Prg en équivalent CO2
|
Dioxyde de carbone
|
CO2
|
1
|
Méthane
|
CH4
|
21
|
Protoxyde d’azote
|
N2O
|
310
|
Tableau 2
Emission Ges TéqCO2
|
||
|
||
CO2
|
0.04
|
TéqCO2/ 100 kg vif
|
CH4
|
0.2
|
TéqCO2/ 100 kg vif
|
N2O
|
0.07
|
TéqCO2/ 100 kg vif
|
Prg
|
0.30
|
TéqCO2/ 100 kg vif
|
Référence Porc (PLANETE)