Paris intransigeant sur une politique agricole forte, les 27 divisés

Paris intransigeant sur une politique agricole forte, les 27 divisés

La Pac, aujourd'hui la "première des politiques intégrées" en Europe, "doit rester un des très grandes politiques stratégiques européennes. Là-dessus, il y a peu de marge de négociation côté français", a prévenu le ministre français de l'Agriculture Bruno Le Maire.

"Les idées françaises de régulation des marchés agricoles gagnent du terrain en Europe"

Première puissance agricole, la France est aussi le premier bénéficiaire de la Pac. M. Le Maire s'est réjoui de voir que "les idées françaises de régulation des marchés agricoles gagnent du terrain en Europe", tout en reconnaissant qu'il restait encore "quatre ou cinq pays à convaincre".

La présidence espagnole de l'UE a soumis lundi aux ministres européens deux textes sur des aspects centraux de la réforme de la Pac après 2013 : les mesures de gestion des marchés et l'amélioration du fonctionnement de la chaîne d'approvisionnement alimentaire. Mais faute de consensus sur ces textes, elle a dû se contenter lundi de les présenter comme ses propres conclusions.

Un point en particulier était critiqué, la question d'une adaptation des règles de la concurrence aux spécificités du secteur agricole


Sur l'avenir de la PAC, la France et l'Allemagne mènent
"une concertation forte", a dit M. Le Maire. 
(© Terre-net Média)
Un petit groupe de pays partisans d'une plus grande libéralisation du secteur agricole (Grande-Bretagne, Suède, Danemark et Tchèques en tête) a en effet refusé d'y souscrire. Un point en particulier était critiqué, la question d'une adaptation des règles de la concurrence aux spécificités du secteur agricole. "Nous préférons nous conformer aux règles de concurrence plutôt que les changer", a fait valoir le ministre suédois Eskil Erlandsson, qui plaide pour "considérer les agriculteurs comme des entrepreneurs".

Les discussions sur l'avenir de la Pac et le futur budget de l'UE à partir de 2014 ne font que commencer. La semaine dernière, la France avait insisté, aux côtés de plusieurs autres pays, pour qu'une référence soit faite au rôle de la Pac dans la stratégie économique de l'UE à l'horizon 2020 : son président Nicolas Sarkozy s'était notamment dit prêt à "une crise en Europe" pour défendre la Pac.

Plusieurs pays européens souhaiteraient réduire fortement la part des dépenses allouées à l'agriculture

 Une mention de la Pac parmi les politiques au service de la "stratégie 2020" et une phrase stipulant que le secteur agricole y "apportera une contribution importante" ont ainsi été ajoutées vendredi à la déclaration finale du sommet des dirigeants européens à Bruxelles. Lundi, le commissaire européen Dacian Ciolos a annoncé qu'il souhaitait "encourager le débat" sur l'avenir de la Pac, dans le but d'organiser à la mi-juillet une conférence pour "synthétiser" les arguments.

A la faveur de ce chantier, plusieurs pays européens souhaiteraient réduire fortement la part des dépenses allouées à l'agriculture. D'autres (Italie, France, Grèce et Autriche notamment) se sont au contraire prononcés lundi en faveur du maintien d'un financement fort pour la Pac. L'Allemagne, de son côté, a jugé ce débat prématuré, soulignant qu'il ne fallait pas préjuger de la discussion sur le budget de l'UE, selon des sources diplomatiques.

Sur l'avenir de la PAC, la France et l'Allemagne mènent "une concertation forte", a dit M. Le Maire. Selon lui, Paris entend "parvenir à un accord sur une contribution conjointe" franco-allemande d'ici juin.

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