Les équipements de protection loin de l’efficacité annoncée

Les équipements de protection loin de l’efficacité annoncée


« A ce jour, il n’y a pas d’étude qui établisse de manière formelle
un lien entre pesticides et pathologies. Cependant, pour
certaines pathologies, les études sont concordantes quant à la
mise en évidence d’un surrisque.
» Msa (© Terre-net Média)

La phase de préparation de la bouillie comporte le plus de risque. A cette occasion, l’utilisation de lunettes et de gants, les plus faciles à mettre et enlever, se répand. Par contre, les équipements de protection du corps restent difficiles à mettre, à enlever, tiennent chaud. Une étude récente de l’Afsset a, par ailleurs, testé la conformité de dix combinaisons présentes sur le marché.

Seulement deux sur dix atteignent le niveau de performances annoncé par les fabricants. Selon le communiqué de l’Afsset, « pour les autres combinaisons, le passage des produits chimiques a été quasi-immédiat à travers le matériau de trois d’entre elles et à travers les coutures pour deux autres, ce qui constitue des non-conformités graves ».

Des normes insuffisantes

Au-delà de cet état de fait dommageable, l’Afsset relève que « les normes actuelles relatives à la résistance chimique des combinaisons ne permettent pas de répondre correctement aux exigences de santé et de sécurité des travailleurs ». En effet, les facteurs essentiels pour juger du niveau et de la durée de protection réels, tels que la durée d’exposition, la température extérieure, le type d’activité, la durée de contact n’entrent pas en considération. « A titre d’exemple, un travail physique aboutira à une astreinte thermique accrue avec sudation et une exposition sensiblement plus importante. »

Le ministère s’occupe du dossier de révision des normes de fabrication, de conception et d’essais. Un dossier qui pourrait cependant prendre du temps, les fabricants devant trouver un accord, malgré l’importance du problème. Vincent Tirilly, en charge du risque chimique et biologique au service prévention, santé, sécurité du ministère de l’Agriculture, ajoute que « l’évaluation des dangers d’utilisation pour l’autorisation de mise en marché des produits phytosanitaires se base sur des modèles qui intègrent l’utilisation d’Epi, alors qu’ils ne protègent pas ! » De quoi s’interroger sur la pertinence et la solidité de cette évaluation…

Les pratiques d’hygiène à la base de la protection

Christelle Halipré, conseillère en risque et prévention à la Msa Marne, Ardennes et Meuse, rassure quelque peu en témoignant de l’importance des pratiques d’hygiène de base. « Un agriculteur respectant les principes de manipulation des produits, se lavant les mains régulièrement, entretenant son matériel, etc., peut, sans porter aucun Epi, se trouver indemne de toute trace de produit à la fin de l’opération. » Il s’agit de travailler de manière à s’exposer le moins possible.

 

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