![]() Sylvie Coullaré : "Et le marché français a chuté d’un coup. Nous nous sommes alors retrouvés dans une situation inédite" (© Terre-net Média) |
Sylvie Coullaré : L’année 2009 a été un peu coupée en deux. Fin 2008 début 2009, nous avons subit une chute des ventes à l’export, mais nous avions encore de fortes demandes sur le marché français pour des machines neuves. A ce moment là, les délais constructeurs sont devenus de plus en plus importants, il y avait plus de 10 mois de délai de livraison fin 2008. Alors ils nous ont imposé de stocker du matériel neuf. Et le marché français a chuté d’un coup. Nous nous sommes alors retrouvés dans une situation inédite : diminution de la vente de matériel neuf, présence de stocks neufs très importante et diminution de la vente d’occasions en France et à l’export. C’est la pire situation pour un concessionnaire, et c'est celle dans laquelle nous nous sommes retrouvés au deuxième semestre 2009. Fin 2009 début 2010, nous avions un stock trop important.
TN M : Quelles mesures avez-vous mises en place pour faire face à cette crise ?
S.C. : Fin 2009, nous avons bloqué les achats de matériel neuf, bloqué les reprises et mis en place des opérations de déstockage du neuf et de l’occasion au cours des premiers mois de 2010. Notre trésorerie avait souffert, nous étions dans une période compliquée.
![]() "La taille des concessions va sans doute augmenter et leur nombre diminuer, et ceci dans toutes les marques." (© Terre-net Média) |
S.C. : Nous avons lancé une opération de déstockage avec des prix écrasés, des taux de financement très intéressants et mis en place la garantie sur occasion.
TN M : Quelle est la place de votre site internet dans le commerce ?
S.C. : Coullaré.com a permis de développer nos ventes à l’export, et même de façon très importante pour le matériel d’occasion. Je pense que tout reste à faire sur la pièce, j’ai beaucoup d’espoirs pour la vente en ligne. Ça a déjà commencé aux Etats-Unis, en Allemagne et dans divers départements français, et je pense que ce n’est que le début. Il est encore un peu tôt pour faire des prévisions, mais il y quelque chose à faire.
TN M : Comment appréhendez-vous 2010 ?
S.C. : Pour assurer la pérennité de l’entreprise, il fallait du changement. Nous avons essayé de nous entendre avec les collègues alentours pour rester sous le drapeau Claas. En vain. Nous avons alors eu plusieurs offres de rachat et nous avons opté pour le groupe Maisa qui porte les couleurs Same deutz-Fahr car c’était le seul qui garantissait la conservation des 35 salariés. Or la continuité du service et l’avenir de l’équipe étaient pour nous les conditions sine qua non (lire ci-dessous : Coullaré quitte Claas pour Same Deutz-Fahr).
TN M : Quel regard portez-vous sur l'avenir de votre métier ?
![]() " C’est une profession qui est sous-évaluée, au même titre que sa clientèle, les agriculteurs." (© Terre-net Média) |
TN M : Quelles sont les joies et les difficultés de votre métier de concessionnaire ?
S.C. : Je suis passionnée par ce que je fais et par les métiers de l’agroéquipement. Mais nous avons une activité très saisonnière qui dépend à la fois de la météo et de la politique, de la Pac. Cela rend très difficile les prévisions donc nous devons être très réactifs. C’est une profession qui est sous-évaluée, au même titre que sa clientèle, les agriculteurs. On les prend pour des paysans alors que ce sont des agrimanagers. Nous souffrons d’une mauvaise image, le grand public méconnait notre profession, et pourtant, c’est grâce aux agriculteurs qu’on mange trois fois par jour. Dans ce métier, le plus dur, c’est de gérer des Hommes. Gérer des machines et des chiffres, c’est facile. Manager est beaucoup plus compliqué.
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