Un bilan énergétique parfois très favorable selon une étude de l’Ademe

Un bilan énergétique parfois très favorable selon une étude de l’Ademe

Produire des biocarburants nécessite de consommer des ressources fossiles, que ce soit directement via les machines agricoles et via la transformation de la matière agricole en carburant, mais aussi en quantité non négligeable pour la production des engrais et autres intrants.


(© Ademe)
Ceci dit, sans prendre en compte des effets de changement d’affectation des sols (voir encadré), une étude de l’Ademe publiée ce jeudi 8 avril, indique que les biodiesels et bioéthanols affichent des bilans énergétiques et d’émissions de gaz à effet de serre (Ges) plus favorables que ceux des carburants fossiles de référence respectifs (gazole et essence ).

La comparaison des bilans énergétiques et des émissions de gaz à effet de serre issus de l’étude réalisée par l’Ademe permet de regrouper les biocarburants en 3 catégories.

  • Les filières présentant les meilleurs bilans (réductions supérieures à 80 % pour l consommation d’énergies non renouvelables et à 90 % pour les émissions de Ges) : biodiesels à partir d’huiles alimentaires usagées et de graisses animales pour la filière gazole.
  • Les filières avec des bilans plus mitigés (réduction inférieure à 25 % pour la consommation d’énergie non renouvelable et inférieure à 50 % pour les émissions de Ges) : Etbe de blé, de maïs et de betterave.

    Prendre en compte les changements d'affectations des sols

    L'impact des "changements d'affectations des sols" peut cependant être discriminant. L’analyse des bilans d’émissions de Ges des biocarburants sans tenir compte du changement d’affectation des sols, souligne un bilan plus favorable des filières issues de cultures hors hexagone par rapport aux filières issues de cultures en France.

    Lorsque le développement de cultures énergétiques aboutit, directement ou indirectement, à la disparition de prairies, de zones humides, ou de forêts primaires, le bilan de gaz à effet de serre des biocarburants peut même s’avérer négatif.

    D'autres paramètres peuvent avoir des incidences significatives sur le bilan global de gaz à effet de serre de la filière, telles les émissions de protoxyde d'azote, qui dépendent du contexte local (pratiques agronomiques, sols, climat, météorologie).

  • Entre les deux, les filières avec des bilans corrects (réduction de 49 à 85 % pour la consommation d’énergie non renouvelable et de 47 à 77 % pour les émissions de Ges): éthanols de blé, maïs, betterave, canne à sucre, Etbe de canne à sucre, biodiesels de colza, de tournesol, de palme, de soja, huile végétale pure (colza).

Les bilans des filières biocarburants ne sont pas figés. Ils devraient s’améliorer avec une utilisation accrue des sources d’énergies renouvelables. De plus, des évolutions de méthodes culturales vers une accentuation de la limitation des intrants sont probables.

Des pistes de travail pourraient permettre l’amélioration de ces bilans, et notamment la nécessité de poursuivre des travaux sur la connaissance et la limitation du changement d’affectation des sols, ainsi que sur l'impact des produits phytosanitaires.

D’autres pistes de réflexion ont aussi été identifiées au cours de cette étude, comme des travaux sur la toxicité du monoxyde de carbone. L’impact que peut avoir l’introduction des biocarburants sur le fonctionnement d’une raffinerie et l’amélioration des connaissances sur les émissions des véhicules mériterait des études dédiées.


(© Ademe)

 

Poursuivre le développement

Les acteurs de la filière bioéthanol (Agpb, Agpm, Cgb, Snpaa) souhaitent que les résultats de l'étude de l'Ademe, très favorables à la lutte contre le changement climatique et contre la dépendance vis-à-vis du pétrole, amènent les Pouvoirs Publics à mettre plus de cohérence dans leurs actions en faveur du bioéthanol :

  • en corrigeant une fiscalité qui taxe plus l’énergie issue du bioéthanol que celle issue de l’essence ;
  • en fixant, dans le plan d’action national en matière d’énergie renouvelable, un objectif de 10 % d’énergie issue de bioéthanol dans les essences en 2015, à la portée de la filière bioéthanol, à travers notamment la généralisation du SP95-E10 et le développement du Superéthanol-E85.
  • en favorisant la diffusion de la technologie flex-fuel et l’utilisation du Superéthanol-E85, notamment par l’octroi d’un bonus aux véhicules flex-fuel.

« Cette étude de référence marque une étape importante en confirmant notre rôle majeur dans la lutte contre le changement climatique au quotidien. Grâce à notre engagement dans la démarche de
progrès, le Diester poursuit l’amélioration de ses résultats environnementaux au-delà des exigences
réglementaires pour conserver toute sa place au sein du bouquet d’énergies renouvelables de demain »,
explique Philippe Tillous-Borde, Directeur Général de Sofiprotéol et Président de Diester
Industrie.

 

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