« Les efforts paient »

Bruno Le Maire durant la visite de l'exploitation de Serge, John Auffret et de Yann Quilguars (270 ha). Ensemble, ils  conduisent un troupeau de 65 vaches Blonde d'Aquitaine et un élevage de poulets de 4.400 places.  (© Terre-net Média)

C’est dans son fief électoral, dans l’Eure que Bruno le Maire, ministre de l’agriculture, a repris ses habitudes, ce vendredi 9 avril, de rencontrer dans toute la France des agriculteurs et des éleveurs pour « expliquer le cap que le gouvernement s’est fixé pour l’agriculture ».

Après la visite de l’exploitation de Serge et John Auffret et de Yann Quilguars, l’hôte de la rue de Varenne s’est entretenu pendant une partie de la matinée avec une vingtaine d’éleveurs et de céréaliers normands invités. Les questions posées ont entre autre porté sur les contraintes environnementales, le coût du travail ou encore les difficultés de contractualiser avec les laiteries.

Pour les exploitants, la crise n’est pas finie. Une crise dont Bruno le Maire veut tirer toutes les leçons et trouver des solutions durables, a t-il tenu à préciser. La Lma dans les prochains mois puis, le ministre de l’agriculture l’espère, la prochaine Pac, comporteront les instruments de prévoyance (contrats par exemple) pour lutter contre la volatilité des prix, stabiliser les revenus, et pour avoir de la lisibilité. Par ailleurs, le ministre a de nouveau émis le souhait que l’observatoire des marges et des prix soit plus efficace en donnant davantage d’explications sur le partage de la valeur ajoutée entre les acteurs des filières et qui, au final, échappe aux agriculteurs.

Mais les agriculteurs invités ce vendredi ont bien conscience que rien ne sera possible sans une volonté manifeste de la profession de renforcer l’organisation de ces filières pour se mettre en position de force face aux industriels et à la distribution.

Table ronde présidée par le ministre de l'agriculture entouré d'une vingtaine d'agriculteurs (© Terre-net Média)

Les efforts fournis paient. Le ministre a rappelé le chemin parcouru depuis quelques mois pour rallier à lui la quasi totalité des pays européens autour de ses propositions en faveur de plus de régulation sur les marchés agricoles. Une proposition de loi pour le lait , fruit du travail du groupe de haut niveau, mis en place l’automne dernier, sera présentée par la commission. Aujourd’hui, pour ne pas s’arrêter en chemin, le ministre «demande cette régulation pour tous les autres produits ». « Jamais l’agriculture n’a été autant au coeur des débats», a souligné Bruno Le Maire qui a rappelé qu’un G20 des ministres de l’agriculture sera organisé à la fin de l’année.

« On traverse une phase très difficile mais il y a un très bel avenir pour les agriculteurs en France. Il faut persévérer et on aura fin 2010 un système économique plus raisonnable avec plus de régulation ».

Serge Auffret et sa femme s'entretenant avec Bruno Le Maire (© Terre-net Média)

Lors de la discussion avec la vingtaine d’agriculteurs, le ministre a en revanche rappelé qu’il n’était pas question de revenir sur des décisions prises ces derniers mois. Qu’il s’agisse du bilan de santé de la Pac ou de la fin des quotas. Tout au plus a t-il entrevu la possibilité de soumettre au comité de suivi « Grandes cultures » qui se réunira le 14 avril prochain la possibilité de revoir le plafond de 45 % applicable pour bénéficier de l’aide à la diversification et coller ainsi davantage aux réalités du terrain (potentiel agronomique de certains sols).

A propos de la réglementation environnementale, « on cherche à donner des marges de manœuvre sans remettre en cause le Grenelle de l’environnement ». Le ministre a accepté l’idée qu’il faille éventuellement prendre en compte le coût du respect de ces règles en période de crise. Et il a aussi rappelé qu’il n’était pas question dans ce domaine d’en faire plus que les autres partenaires européens.

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