![]() « à quelques mois de l’arrivée de la nouvelle récolte, chacun mesure l’urgence de faire de la place dans les silos ». (© Terre-net Média) |
Dans sa dernière synthèse des marchés céréaliers, FranceAgriMer mentionne que dans l’Union européenne, « rien n’incite à parier à ce jour sur un rebond des prix lors de la prochaine campagne et à différer la mise sur le marché des volumes issus de la récolte 2009 et non encore commercialisés ».
«Si les conditions météorologiques restent aussi favorables qu’elles l’ont été jusqu’à présent, la récolte en question devrait être abondante même en orge où l’on prévoit un recul de la sole de 6 % », d’après la commission.
Dans ces conditions, « à quelques mois de l’arrivée de la nouvelle récolte, chacun mesure l’urgence de faire de la place dans les silos ».
FranceAgriMer souligne justement l’interrogation que suscitent les stocks de 10 millions de tonnes de blé détenus par la Russie ou encore la politique accrue d’aide au transport conduite par le Kazakhstan pour livrer du grain en Asie.
Vider les silos encore pleins
Ceci dit, le rééquilibrage monétaire rend le blé français et européen plus compétitif sur le marché international. Le tonne à l’export a même pris 8 euros sur un mois pour s’établir à 126 euros à Rouen (Fob). Mais l’ensemble des céréales restent payées en mars à des prix fermes inférieurs à ceux de 2009.
Les derniers chiffres du commerce extérieur traduisent à leur façon le retour d’un certain dynamisme des ventes. Le blé européen trouve facilement des débouchés aux portes de l’Union dès lors qu’il est compétitif.
En ce mois d’avril, FranceAgriMer révise à la hausse ses prévisions à l’export pour la campagne 2009-2010. Les ventes de blé à destination des pays tiers devraient dans l’état actuel des choses porter sur 9,2 millions de tonnes, en hausse de 400 000 tonnes par rapport au mois dernier. Résultat, même si ils restent importants, les stocks de fin de campagne de blé sont revus à la baisse à 3,5 millions de tonnes (même si ils demeurent supérieurs de 500 000 tonnes à ceux de 2009) pour une production de 36,4 millions de tonnes. En comptant les exportations vers l’Union, la France exporterait 16,9 millions de tonnes cette année à comparer au niveau exceptionnel de 17,45 millions de tonnes un an auparavant.
Orge et maïs
En orge, les exportations européennes restent fragiles, « malgré une légère accélération des prises de certificats en mars dernier avec quelques chargements à destination du Maghreb et de la Chine ». Au total, les licences délivrées ne portent que sur 0,7 Mt contre plus de trois millions les campagnes précédentes. Ce sont 4 millions de tonnes qui sont en ce mois d’avril recensées à l’intervention.
La France maintient globalement ses ventes vers l’Union européenne grâce à des livraisons récentes en Belgique. Mais c’est vers les pays tiers que les débouchés chutent de plus. Résultat, une récolte abondante et des exportations en baisse conduisent à des stocks de fin de campagne estimés à 3,7 millions de tonnes (+2,12 par rapport à 2009).
Pour le maïs, dans un contexte d’abondance (production mondiale de 805 millions de tonnes), la France revoit à la baisse ses dernières prévisions à l’export mais affiche cependant de bons résultats avec un total de 8,4 millions de tonnes, en progression de 600 mille tonnes par rapport à 2009. Ce qui induirait des stocks de fin de campagne en légère hausse de 332 mille tonnes. La baisse de la fabrication d’aliments du bétail est globalement compensée par des exportations vers l’Europe.