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« C’est le point d’interrogation » rétorque le représentant de la DG Sanco. Cette mycotoxine produite par F. nivale, « doit-on la règlementer ou non ? Ou bien la réglementer différemment des autres fusariotoxines ? ». En effet, pour le moment, aucune teneur ou limite maximale n’a été fixée pour NIV, ni pour T2/HT2 dans les denrées alimentaires (humaines et animales).
La raison de cette absence de réglementation ? C’est un manque de données collectées sur la présence de ces toxines dans les produits végétaux, constate le rapport Afssa sur les mycotoxines, datant de 2009.
Ce même rapport ajoute, « que pour l’alimentation animale, aucune teneur maximale en trichothécènes n’est fixée dans les matières premières et les aliments pour animaux. Cependant, la commission recommande d’appliquer des teneurs maximales en DON dans les matières premières et aliments destinés à l’alimentation animale (recommandations 2006/576/CE). »
Focus sur l’ergot et sur les nouvelles mycotoxines
Un point d’honneur sera également mis à la surveillance des alcaloïdes d’ergot : ergocristine, ergotamine, ergocryptine, ergometrine, ergosine et ergocornine. Rappelons que la teneur maximale pour l’ergot est fixée à 0,5 g/kg de céréales.
Les enniatines et les toxines de l’Alternaria font partie des nouvelles mycotoxines surveillées à ce jour. « Je ne dis pas qu’on va absolument règlementer ces mycotoxines ! » ajoute M. Verstraet, « mais il y aura très certainement une évaluation par l’Aesa de leurs impacts sur la santé humaine et animale ».
Une autre solution existe pour diminuer la quantité des mycotoxines dans les céréales. Il s’agit des additifs. Le règlement (CE) 1831/2003 fait mention de leur autorisation en alimentation animale. Cependant, « pour le moment, aucun additif de type technologique n’est autorisé en alimentation animale ». Ces additifs forment un nouveau groupe fonctionnel de « substances destinées à réduire la contamination des aliments pour animaux par les mycotoxines ». « Seuls quelques-uns de ces additifs seront autorisés suite à leur évaluation par l’Aesa », précise Frans Verstraet.