![]() Réformer la Pac en prenant en compte les intérêts des pays en développement. (© Terre-net Média) |
Selon les participants à la conférence, l'UE, premier donateur mondial en matière d'aide au développement, contribue en même temps à maintenir les pays en développement dans la pauvreté en les concurrençant avec des produits agricoles fortement subventionnés comme la poudre de lait. Ou en limitant leur accès au marché européen par des droits de douane et des obstacles administratifs.
Il y a déjà eu du progrès, mais ce n'est pas assez
Les subventions européennes contribuent à la surproduction et ne favorisent pas le maintien de capacités de production dans les pays pauvres, a analysé Teresa Cavero, de l'Ong Oxfam. Selon elle, « l'Europe ne peut et ne doit pas nourrir le monde ». Pour être efficace, la prochaine réforme de la Pac devra notamment éliminer les subventions directes à l'exportation et augmenter l'accès au marché européen des produits des pays en voie de développement, a estimé Mme Cavero.
Pour Eckhard Deutscher, président du Comité d'aide au développement de l'Ocde, le manque de cohérence entre les politiques européennes en matière de commerce, de développement, d'agriculture et d'environnement « est le plus grand défi pour l'UE ».
En 1986, l'entrée de l'Espagne et du Portugal dans l'UE a eu pour conséquence une extension des subventions agricoles à des productions également produites dans des pays pauvres, comme les agrumes, et donc une concurrence européenne accrue sur ces fruits, a relevé Mme Herfkens. Depuis, grâce aux réformes successives de la Pac, « il y a eu du progrès, mais ce n'est pas assez », a souligné Mme Herfkens.