Déshydratée ou en fourrage, à chacune son régime d’aide (2e partie)

Déshydratée ou en fourrage, à chacune son régime d’aide (2e partie)

La luzerne déshydratée face au dogme du démantèlement de la Pac

La filière « luzerne déshydratée » n’échappera pas au découplage des aides. Jusqu’au 31 mars 2012, les entreprises reçoivent 33 euros par tonne de produits finis de luzerne (hors modulation - taux d’humidité de 12 % et 15 % de protéines minimum). Cette aide est répercutée sur le prix payé aux agriculteurs.

Pour la récolte 2012, ces aides seront intégrées au régime de paiement unique (jusqu’à 400 euros par ha en Champagne-Ardenne). Les Dpu ainsi revalorisés seront soumis à la modulation et probablement au prélèvement au titre de l’article 68.


"L’avenir de la culture reposera avant tout sur le
pragmatisme des responsables publics." (© Terre-net Média)
Ce changement va conduire les agriculteurs à comparer la rentabilité de la luzerne avec celle des céréales à paille, par exemple, pour déterminer la place à lui réserver dans l’assolement.

Les aides à la déshydratation à découpler portent sur 30 millions d’euros au niveau national.

Le démembrement de la filière « luzerne déshydratation » s’inscrit en totale contradiction avec la volonté de renforcer l’indépendance de la France en protéines végétales. Conscient de ce dilemme, le gouvernement s’est engagé, par la voix de Bruno Le Maire, à intégrer la luzerne déshydratée dans le plan « protéines végétales » mis en place dans le cadre du bilan de santé de la Pac.

Où trouver le financement de la mesure ?

Cela conduirait à instaurer une nouvelle aide qui devra être suffisamment attractive pour inciter les producteurs de luzerne à ne pas se détourner de la culture. Ce ne serait pas le cas d’une prime de 150 euros similaire à celle du pois.

En attendant de se mettre d’accord sur un montant, il reste à trouver le financement de la mesure : probablement à travers le redéploiement de crédits réservés à certaines mesures au titre de l’article 68 et inemployés !

Par ailleurs, une idée qui fait son chemin : valoriser et financer la contribution environnementale de cette culture en basculant l’aide du premier au second pilier de la Pac.

« Quelle que soit la solution retenue, l’avenir de la culture reposera avant tout sur le pragmatisme des responsables publics et leur volonté d’instaurer des mesures nationales à la hauteur des enjeux de la filière déshydratation », défend Eric Guillemot de Coop de France.

En effet, la réponse ne peut qu’être gouvernementale car selon ce dernier, les industriels n’ont pas, seuls, les moyens de défendre la filière. « La volatilité et la faiblesse actuelle des cours ne leur donnent aucun moyen pour proposer des prix plus attractifs. »

A lire aussi :

- Pac et Luzerne (1ère partie) - Déshydratée ou en fourrage, à chacune son régime d’aide

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