L'outil au service des éleveurs

L'outil au service des éleveurs


"La déshydratation en prestation de service n’entraîne
pas de surcoût pour l’éleveur du fait de la localisation
de l’usine. En l’absence d’usine dans son secteur, il
s’agit de calculer en fonction du prix de vente de ses
productions." Samuel Maignan (© Terre-net Média)

Coopédom, créée en 1969, déshydrate les fourrages de ses 650 adhérents producteurs de lait, éleveurs de bovins, principalement, mais aussi de brebis et de chèvres. Elle s’occupe de la gestion des plannings de fauche (décision du stade optimal, repérage des parcelles…), des chantiers de récolte dans leur intégralité (fauchage, endainage, transport) et, enfin, de la déshydratation. En sortie d’usine, elle propose de la luzerne déshydratée en bouchons ou en brins longs en balles, des granulés de maïs épi déshydraté ou de maïs plante entière déshydraté, ainsi qu’une gamme d’aliments composés en balles Déshyfibres. Samuel Maignan, responsable à Coopédom, explique que « la coopérative travaille à la parcelle, au lot par lot, pour que chaque éleveur récupère son fourrage après déshydratation ». Coopédom a obtenu l’agrément bio en 1999 grâce à cette méthode de travail. Le bio concerne 10 % des tonnages aujourd’hui avec huit conversions en cours.

Economies de charges et bénéfice qualité

Dois-je intégrer la luzerne à mes rations ?
Samuel Maignan conseille de définir le taux de luzerne dans la ration en fonction de la productivité de son atelier lait. Pour une production supérieure à 10.000 litres, la ration contiendra 5 kg de fourrages déshydratés, trois de luzerne et deux de ray-grass, plutôt en fibres qu’en granulés, du fait de l’intérêt de la fibre dans une ration plus concentrée. L’intérêt de la luzerne dépend aussi du rendement obtenu en maïs. Une luzerne à 12 tMS/ha aura plus d’intérêt à côté d’un maïs à 11-12 tMS, qu’une luzerne à 13-14 tMS comparée à un maïs à 18 tMS. La distance de la parcelle au siège de l’exploitation entre aussi dans les calculs.
Les regroupements d’exploitations, l’augmentation et l’éloignement des parcelles imposent de déléguer du travail. « Mettre les surfaces en luzerne peut répondre à ce besoin. En adhérant à Coopédom, l’éleveur bénéficie de la prise en charge intégrale de tous les travaux liés à la culture, économise la main-d’œuvre et se libère du temps. La déshydratation dispense de la charge d’ensilage sans se priver d’un aliment de qualité, au bénéfice de la santé des animaux. » En effet, l’apport de luzerne a un effet anti-acidose pour l’animal et pour le produit fini, fournit du calcium, augmente la teneur en oméga-3, rééquilibre le profil en acides gras, permet d’avoir des beurres plus jaunes et tartinables et augmente le rendement fromager. Sur l’exploitation, la luzerne constitue en plus une bonne tête d’assolement peu gourmande en intrants (pas d’apport d’azote, deux désherbages maximum). « A coût alimentaire équivalent, le revenu travail s’en trouve augmenté. L’étude du Cer d’Ille-et-Vilaine montre un gain de 2.000 euros par Uth en moyenne. »

Economies d’énergie et hausse de la capacité viendront
compenser la suppression des aides en 2012. (© Terre-net Média)

 

« L’énergie représente 30 à 35 % des charges du processus de déshydratation »

Coopédom en chiffres
55 % des éleveurs de la zone, rayon de trente kilomètres autour de l’usine, travaillent avec Coopédom. En moyenne, les adhérents possèdent trois hectares de luzerne.
- 4.000 hectares de ray grass (1 coupe)
- 600 ha de fétuque (6 coupes)
- 1.500 ha de luzerne (4 coupes)
- 1.000 ha de maïs, épis et plante entière.
31 permanents et des saisonniers d’avril à novembre, l’équivalent de 42 temps pleins, travaillent pour la coopérative.
La capacité d’évaporation de l’usine atteint 44.000 litres d’eau par heure grâce à deux unités de 20.000 l et 24.000 l pour une production annuelle de 40.000 t de balles et granulés.
Un combustible composé à moitié de biomasse et à moitié de charbon alimente les fours depuis 2009. Les adhérents de Coopédom ont d’ailleurs planté 400 ha de miscanthus, de quoi fournir 30 % de l’énergie nécessaire pour faire tourner l’usine, et compléter l’apport de plaquettes et sciures de bois. Samuel Maignan décrit les efforts réalisés depuis deux ans pour toujours plus d’économies d’énergies : amélioration des process, préfanage au champ (limité à 36 heures), et pour réduire les coûts et en même temps augmenter la capacité. Par ailleurs, la filière travaille avec les semenciers au développement de variétés plus tardives « pour étaler les pics de production et le planning de récolte, pouvoir augmenter les surfaces et mieux amortir les charges fixes de la coopérative ». Coopédom tend à densifier l’activité de son secteur, plutôt que de l’étendre au-delà du périmètre actuel, « pour maintenir au même niveau le coût de la prestation (105 €/t produit fini) ».


"La ration quotidienne hivernale d’une vache intègre en moyenne 4-5 kg
de luzerne en conventionnel et 8 à 11 kg en système bio. La moyenne de
production en bio de lait en Ille-et-Vilaine s’élève à 5.000 litres alors
que nos éleveurs bio atteignent 8 000 l." (© Terre-net Média)

 

« Avec le déshydraté, un atelier laitier performant qui valorise bien ses produits »

Coopédom a confié, en avril 2008, au Cer France Ille-et-Vilaine la réalisation d’une étude comparative des résultats économiques de ses adhérents. Les exploitations adhérentes à Coopédom sont de taille plus importante et dégagent une meilleure productivité de la main d’œuvre et du sol. Les atouts du déshydraté (récolte mécanisée, souplesse d'utilisation, sécurité alimentaire…) y contribuent. Il permet aussi de libérer davantage de surface pour les cultures de ventes et/ou de valoriser des terres éloignées. Il faut noter que la productivité est d’autant meilleure que le volume déshydraté utilisé est important.

Les adhérents à Coopédom ont une conduite d’élevage plus intensive, notamment en ce qui concerne le niveau de production par vache (7.200 l / VL / an). La valorisation des produits est aussi meilleure, en moyenne. De même, les vaches sont mieux valorisées, traduisant un meilleur état des animaux à la réforme. Le coût fourrager est bien sûr plus élevé dans les élevages utilisant le déshydraté. Mais ce surcoût est compensé par des économies sur les concentrés et la mécanisation. Par ailleurs, une meilleure valorisation des fourrages permet davantage de lait produit / ha (+ 530 l / ha SFP). Comparé aux 1.000 litres vendus ou en % du produit total, les niveaux de marge brute, d’Ebe ou de résultat sont sensiblement supérieurs dans le groupe des adhérents Coopédom. Le niveau de résultat par Uth familiale y est aussi significativement supérieur.

 

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