Les prix des terres et des prés 2009 résistent à la crise

Les prix des terres et des prés 2009 résistent à la crise

Avec une baisse de 1,6 %, le marché des terres libres
 n' a pas été encore très impacté par la crise en 2009
(© Terre-net Média)

Au regard des grands indices économiques et financiers de notre économie, le marché de l’espace rural (terres, résidences vignes) traverse la crise sans trop d’à-coups. Certes les prix des terres et des prés libres en 2009, principal indicateur de l’état de santé du marché immobilier rural calculé par la Fnsafer, diminuent de 3,9 % pour ceux acquis par les agriculteurs mais ils ne reculent que de 0,3 % pour les non agriculteurs acquéreurs. Au total, toutes acquisitions confondues, le recul est de 1,6 % (voir encadré).

La baisse des prix des matières premières agricoles n’explique à elle seule cette baisse. Le repli constaté en 2009 fait suite à une forte augmentation du prix de la terre un an auparavant, contrecoup de la flambée des matières premières de 2007. lI ne s’agit donc en soit que d’une correction.

Par ailleurs, les taux d’intérêt étant un peu plus élevés l’an passé, ils ont réduit les capacités d’emprunt des acquéreurs tandis les banques limitaient de leur coté l’accès au crédit (conséquence de la crise financière de 2008).

Quelques chiffres

Le prix moyen d’un hectare libre de terre et de prairie non bâti est de 5.090 euros. Celui d’un hectare loué: de 3.910 euros avec de fortes disparités entre les départements.
Le marché des terres agricoles a porté sur 3,3 milliards d’euros, en contraction de 19,4 % par rapport à 2008 en raison d’une baisse combinée du nombre de transactions (13,4%) et d’une contraction du marché (305.000 ha, soit - 17,9 %).

Au final, « le prix des terres et des prés libres reste supérieur de 7,9 % en 2009 à celui de 2007 », fait remarquer la Fnsafer qui présentait l’état du marché immobilier rural pour 2009.

En cette période de fluctuations boursières et après une forte dévaluation des valeurs mobilières, « la terre revêt une valeur refuge pour les investisseurs », tenait à préciser Robert Levesque. Louées, le taux de rendement locatif des terres en 2009 a été estimé par les Safer à 3,4 % hors impôt foncier, à comparer avec le niveau de livret A inférieur à 1 %. Dans certaines régions, en Franche Comté ou dans le Nord, le taux de rendement est même supérieur à 4,5 %.

La Fnsafer constate du reste, pour les parcelles libres en vente, un retour des non-agriculteurs investisseurs dont les achats représentent 27 % des transactions, 34% des surfaces et 44 % de la valeur !

Pour les terres déjà louées, le nombre d’investisseurs a été stable en 2009 alors que les fermiers en place ont été moins nombreux pour se porter acquéreurs, conséquence de la crise agricole.

Une hausse des prix pour ces terres a même été constatée l’an passé (+ 1,1 %) mais dans de nombreux cas, ils ont été négociés à l’avance, le plus souvent avant que la conjoncture agricole se dégrade.

Retour sur la Lma

La présentation des marchés de biens ruraux pour 2009 a été l’occasion de revenir sur le projet de loi de modernisation de l’agriculture et en particulier sur la taxe sur les plus values. « Nous attendions des choses de la Lma. Les dispositions envisagées ne sont pas de nature à réduire la perte de terres agricoles », déplore André Thévenot, président de la Fnsafer. La taxe de 5 %, que le gouvernement a l’intention de réintroduire dans le projet de loi après avoir été retirée par la commission du Sénat « va surenchérir d’autant le prix du foncier ».

Ceci dit, l’expérience a montré que les taux des nouvelles taxes sont toujours amenés à être réévalués dans les années qui suivent son instauration.

En attendant, le retrait de l’article 13 de la Lma traduit, selon le directeur de la Fnsafer, la volonté des élus locaux et de leurs représentants au Sénat, de préserver leur pouvoir en matière d’aménagement urbain, et ce, sans considération sur la nécessité de préserver des terres agricoles. Le nombre très important de petites communes rurales, sans service d’équipement, et le clientélisme accentuant le phénomène. Selon la Fsnafer, seule la nomination d’une commission composée d’experts indépendants, dont les décisions en matière d’urbanisme feraient loi, pourrait réduire la perte de terres agricoles (avis partagé par la Fnpr).

 

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