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![]() Germinal Peiro, député, secrétaire national au Parti socialiste chargé des questions agricoles. (© Terre-net Média) |
« Les agriculteurs resteront avant tout des producteurs de biens alimentaires. Mais ils seront aussi producteurs d’énergie et producteurs de nature. Voilà qui renchérira encore un métier dont le rôle dans notre société est plus que jamais fondamental ». Le texte d’orientation « Pour une révolution agricole et alimentaire » de la rue de Solférino, siège du Parti socialiste, confirme que l’agriculture est dorénavant un sujet politiquement consensuel. Depuis l’abandon des Cte ou des Cad des années 1990-2000 ! Mais surtout depuis que le libéralisme n'est plus à la mode!
Le document du Parti socialiste est un « mix » d’idées en partie communes avec celles défendues par la Confédération paysanne et par le Modef, mais aussi, pour d’autres, par le syndicalisme majoritaire, ou encore, sous une forme différente, par le ministre de l'agriculture, Bruno Le Maire.
Mais le PS est dans l’opposition. Aussi, « le projet de loi de,modernisation de l'agriculture ne répond en rien à la nécessité de rééquilibrage des rapports de force. Au contraire, le projet du gouvernement entérine la généralisation de l’intégration des producteurs au sein de la chaine de valeur de l’agroalimentaire, intégration dont on sait que les producteurs sortent toujours perdants. »
« les aides directes devront être accordés non plus à l’hectare mais en fonction du potentiel d’emplois induits »
La quatrième partie du texte d’orientation expose les « objectifs de la Pac à repenser ». Celle-ci doit évoluer vers une Politique européenne agricole et alimentaire (Peaa) orientée vers la gestion des marchés (priorité à la relocalisation, aux circuits courts et aux filières non Ogm). L’enjeu est « d’assurer le revenu des agriculteurs avant tout par les prix, les soutiens directs venant en complément pour rémunérer les services rendus à l’ensemble de la société (environnement, maintien de paysages ouverts…) ». « Aussi, il sera souhaitable de créer un pacte de stabilité de la production à l’échelle européenne » et de la doter « de mécanismes de stockage publics et privés… pour calmer les marchés ». Si les solutions prodiguées ont de nombreux points communs avec celles défendues par Bruno Le Maire, le Parti socialiste estime cependant que « la fin des quotas dans le secteur laitier est une erreur fatale ».
Dans ce contexte, le Parti socialiste souhaite une remise à plat des aides directes. Elles devront être plafonnées et soutenir des projets d’entreprises agricoles innovants et fournisseurs d’emplois. C’est pourquoi « les aides directes devront être accordées non plus à l’hectare mais en fonction du potentiel d’emplois induits ». La primauté à l’emploi se retrouve aussi dans la volonté de remettre en cause les Dpi qui encouragent l’investissement au détriment de l’emploi.
La dimension territoriale et le souci d’aménagement du territoire doivent être des éléments fondamentaux de toute politique agricole selon le Parti socialiste. Les systèmes durables et l’agriculture biologique sont âprement soutenus. Mais la Peaa ne pourra relever le défi de l’environnement que si les agriculteurs « bénéficient de règles de politique agricole garantissant leurs revenus ». Notons enfin que le Parti socialiste n'explique pas comment limiter le gaspillage foncier alors qu'il le dénonce ouvertement.