Pas de surprise, les « 25 propositions pour une révolution agricole et alimentaire » présentées à Cluny lundi 14 juin par Martine Aubry, lors du forum du PS consacré à l’agriculture, reprennent le document d’orientation de la rue de Solférino, siège du Parti socialiste, présenté la semaine dernière. Elles sont le fruit d’un travail de réflexion d’experts, pas tous socialistes, et d’élus spécialistes des questions agricoles (Stéphane Le Foll, député européen ou Germinal Peiro, député socialiste de Dordogne par exemple).
![]() Martine Aubry entourée par Germinal Peiro (à sa droite) et par Arnaud Montebourg députés de Dordogne et de Saône et Loire. (© Terre-net Média) |
Les spécificités des 25 propositions du PS portent cependant sur l’importance à accorder à la relocalisation des productions agricoles. Elle serait conduite à l’échelle mondiale. « Il faut produire là où les gens ont faim ». « L’aide au développement doit notamment aider les pays (du sud) à conquérir leur autosuffisance alimentaire».
« Le développement de conventions de filières »
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Le texte du PS, rappelons le, omet cependant l’importance à accorder aux exportations de produits agricoles qui, outre l’excédent commercial dégagé, constituent en soi un moyen important pour juguler l’offre sur le marché intérieur. Le document du PS ne mentionne pas non plus comment convaincre des agriculteurs à se reconvertir vers des activités relocalisées !
Autre souci de cohérence du texte du PS, la question de l’environnement et de la durabilité de l’agriculture déclinée au niveau mondial (proposition 3), européen (8) et national (19).
Autres particularités des propositions du PS, celles portant au niveau national sur l’installation et la gestion du foncier. Pour « soutenir tous les projets d’installation innovants pourvoyeurs d’emplois », le parti souhaite la « suppression de la notion de surface minimum d’installation » et « la création de ceintures vertes autour des villes » pour favoriser l’installation de jeunes sur du foncier accessible. « Les collectivités locales seront le pilier de cette politique notamment avec la détermination de schémas d’organisation territoriale ».
La demande d’un régime particulier pour l’agriculture dans le cadre de l’Omc
En revanche, parmi les nombreuses idées que l’on retrouve chez les syndicats et quelques autres partis de gauche voire de droite, citons la demande d’un régime particulier pour l’agriculture dans le cadre de l’Omc. Ou encore « la régulation publique des marchés alimentaires » et ces « recettes » préconisées. On notera aussi les propositions qui ont trait à la formation et à la recherche sans que soit mentionnée la question des Ogm.
Etre dans l’opposition permet par ailleurs d’afficher haut et fort des positions plus tranchées qui font pourtant souvent l’unanimité. Le PS n’a peur de se « fâcher » avec l’Allemagne à propos des distorsions sociales en vigueur pour l’emploi de salariés ressortissants des pays de l’Est. Bruno Le Maire, parlant davantage de surenchère et de problème compétitivité avec nos concurrents Outre Rhin.
En fait, le PS souhaite au niveau européen « une harmonisation par le haut des règles sociales et environnementales en Europe ». Sur ce dernier sujet, le gouvernement parle plutôt de mettre fin aux surenchères environnementales.