![]() La principale mesure, a dit le ministre, "vise à faciliter l'octroi du minimum vieillesse aux agriculteurs". (© Terre-net Média) |
La principale mesure veut inciter les agriculteurs à demander le minimum vieillesse (709 euros pour un célibataire) pour éviter que certains d'entre eux n'aient des pensions de retraite de seulement 300 ou 400 euros par mois. Aujourd'hui, nombre d'agriculteurs ne le demandaient pas car ils ne souhaitaient pas que cette aide sociale, que doivent rembourser leurs héritiers à l'Etat lors de la succession, viennent amputer l'héritage. Désormais, terres agricoles et bâtiments seront exclus du « recours (remboursement) sur succession ». Cette disposition représente un coût de 50 millions d'euros par an.
Les conjoints pourront bénéficier de la retraite complémentaire agricole
Une deuxième mesure concerne principalement les femmes qui de statut de conjointes sont devenues exploitantes agricoles, en succédant à leur mari. Ces femmes qui ont souvent fait des carrières en pointillés verront leurs retraites revalorisées. Beaucoup d'entre elles n'avaient pas suffisamment contribué et se retrouvaient dans des situations extrêmement difficiles. Depuis 2009, des mesures de revalorisation ont été mises en oeuvre. Elles concernaient les personnes ayant cotisé 22 années et demie, période qui devait aller en s'amenuisant. Désormais, la condition de durée pour bénéficier de ces mesures sera supprimée. Cette disposition devrait coûter 20 millions d'euros par an.
Enfin, les conjoints, qui en étaient exclus, pourront bénéficier de la retraite complémentaire obligatoire (Rco) du régime agricole.
La Fnsea s'est félicitée de « la revalorisation des plus faibles retraites agricoles ». « Cette mesure constitue une forme d'équité visant à l'amélioration des situations les plus préoccupantes, notamment celles des conjoints », a souligné le principal syndicat agricole français. « Beaucoup reste à faire », a toutefois ajouté la Fédération nationale des exploitants agricoles (Fnsea). Elle regrette notamment que le gouvernement n'ait pas entendu une des ses principales revendications, un alignement des retraites des agriculteurs sur celles du régime général. Ces dernières sont calculées sur les 25 meilleures années alors que pour celles des agriculteurs le calcul se fait sur l'ensemble de la carrière.
Le syndicat a aussi pointé du doigt le manque de lisibilité du régime des retraites, devenu de plus en plus complexe à décrypter. Concernant le report de l'âge de départ à la retraite, qui pourrait passer de 60 à 62 ans, la Fnsea souhaite « le maintien de départs anticipés » pour les agriculteurs ayant débuté leur carrière de façon précoce et ceux confrontés à des difficultés en fin de carrière.
Nous reviendrons ultérieurement sur le sujet des retraites. Retrouvez sur Terre-net les positions de chacun des syndicats du secteur agricole et celles du Parti Socialiste. - Réforme des retraites - La pénibilité sera t-elle reconnue ? - Réforme des retraites/Coordination rurale - Instaurer une Tva sociale pour financer le régime - Réforme des retraites/Fnsea - Favorable à un régime à deux étages: « socle » et « à points » |