Avec près de 1.500 agriculteurs acteurs, le succès dépasse toutes les espérances

Six constructeurs sont venus mettre leurs pulvérisateurs à disposition des agriculteurs intéressés pour les essayer. (© Terre-net Média)

Comme tous les visiteurs qui se sont rendus jeudi 17 juin à la troisième édition « Spéciale pulvérisation » de Terre-à terre (Beauvais), Didier et Alexandre Le Gois, éleveurs et céréaliers n’ont pas fait le déplacement de Dieppe par hasard. « C’est parce qu’il est urgent de remplacer notre pulvérisateur, expliquent-ils. Or Terre à Terre nous permet de prendre connaissance de la gamme des machines sur le marché et d’en essayer quelques unes avant d’arrêter notre décision » (voir encadré). Sur Terre à Terre, les agriculteurs ne sont pas de simples visiteurs mais des acteurs "agri-essayeurs".

Avant midi, ce sont déjà 800 agriculteurs motivés, comme Didier et Alexandre, qui parcouraient les allées du salon. L’ensemble des constructeurs de pulvérisateurs avaient mis leurs machines à leur disposition pour les essayer en grandeur nature sur des parcelles spécialement affectées. Plus de 230 essais dynamiques ont été réalisés.

L'agrimanager acteur de la manifestation

« C’est la première fois que nous participons à ce genre d’événement et nous sommes prêts à renouveler l’expérience. La fréquentation est importante et les visiteurs sont tous des acheteurs potentiels », se félicite Michael Davy, chef de produit pulvérisateur Amazone.

« Les signatures se compteront par dizaine dans les semaines à venir », assure Arnaud Romoli, directeur de Terre-net Média. « Le succès des éditions de Terre à Terre se confirme chaque année car c’est un salon de troisième génération où l’agrimanager est au centre de la manifestation avec un parc matériel mis à sa disposition par les constructeurs pour être essayé ».

(© Terre-net Média) Alexandre et Didier Le Gois : « Nous avons déjà essayé un Kuhn et un Evrard trainés» « Déçus par notre pulvérisateur 4.200litres-36mètres pourtant acheté en 2009, nous sommes venus pour le remplacer. A Terre à Terre, nous avons essayé, avant le déjeuner, deux pulvérisateurs Evrard et Kuhn trainés. Nous comptons acheter une nouvelle machine pour la prochaine campagne. Et c’est pour des questions de budget que nous opterons pour un pulvérisateur trainé 36 mètres. Ce genre de machine nous permet de transporter des cuves de plus de 3.000 litres. Et comme depuis deux ans, la technologie a considérablement évolué, la gamme de produits sur le marché s’est étoffée. Il y a beaucoup plus de choix ! »

« Il n’y a nul part ailleurs cette possibilité ‘grandeur nature’. Or c’est elle qui déclenche l’achat », reprend Thibaut Guillet, responsable du projet qui ajoute : « Pour preuve, certains ‘agriessayeurs’, sélectionnés pour préparer Terre à Terre, ont acheté le pulvérisateur qu’ils avaient testé pendant plusieurs semaines car cela a été pour eux une façon convaincante de se rendre compte qu’il correspondait à leurs besoins. En vitrine, chez un concessionnaire, la machine aurait été moins convaincante ».

Avec la volonté d'acheter un nouveau pulvisateur

Enfin, pour aider les six constructeurs à signer des bons de commande, Terre-net Média leur a remis une liste des agriculteurs qui se sont inscrits en annonçant qu’ils se rendaient à Beauvais avec la volonté d’acheter un nouveau pulvérisateur. Alexandre et Didier Le Gois en font partie (lire encadré).

Entre deux essais, les visiteurs ont pu assister à des conférences passant en revue l’ensemble des techniques de pulvérisation : formulation des produits, adjuvants, conditions climatiques à respecter. Le vif succès rencontré, là encore, par les 7 conférences (elles ont rassemblé plus de 600 agriculteurs au total) témoigne des enjeux de la maitrise de cette technique pour réussir ses cultures mais aussi pour préserver l’environnement. Cet intérêt explique pourquoi le marché des pulvérisateurs se porte moins mal que celui de l’agroéquipement dans son ensemble. Les contraintes réglementaires, les exigences de réussite et le coût des produits de traitement pulvérisés poussent les agriculteurs à acheter du neuf ou de l’occasion aux normes. Le phénomène prend une telle ampleur qu’il conduit à la réforme des appareils trop âgés, faute de repreneurs !

Des exposants attirés par la capacité d'investissement des agri-managers

Entre deux essais, un repas copieux bien mérité. (© Terre-net Média)

Comme les visiteurs de Terre à Terre sont des investisseurs dans l’âme, le salon est aussi une opportunité pour attirer des exposants de plusieurs horizons. Mathias Pinasseau, directeur du marché de l’agriculture et des professionnels au Crédit Mutuel Nord Europe, qui a eu l’exclusivité bancaire, a distribué les grilles de financement des prêts Actimat à l’ensemble des exposants en espérant décrocher des contrats de prêts.

Pour sa part Pierre Delebassé, directeur commercial d’Agriwatt, voit en Terre à Terre une opportunité pour conquérir des agrimanagers intéressés par la production d’électricité photovoltaïque sur leur exploitation, « la seule activité stable avec un prix garanti », précise t-il.

Toutes les conditions étaient ainsi réunies pour oublier quelques heures la crise et pour que la troisième édition de Terre à Terre soit à nouveau un succès : son organisation assurée par les collaborateurs de Terre-net Média et surtout son financement. L’évènement a été entièrement sponsorisé et financé par les exposants, même le millier de repas distribué était gratuit. Hormis, comme il se doit, le vin rosé et les bières consommées avec modération pour que les affaires aient pu continuer en toute sérénité durant tout l’après-midi !

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