L’Uipp (Union des industries de la protection des plantes), le syndicat des sociétés phytopharmaceutiques françaises, présentait mardi 22 juin le bilan de l’activité pour l’année 2009. « Après deux campagnes où nous avons connu une croissance relativement forte, l’année 2009 marque le pas », a indiqué Jean-Charles Bocquet, directeur de l’Uipp, lors de la présentation des résultats à la presse.
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Les produits de synthèse comme les produits naturels - cuivre et soufre - ont vu leurs ventes baisser. Les familles de produits sont touchées de façon disparate : le chiffre d’affaires sur l’année 2009 a plutôt progressé pour les insecticides, de 11,9 % après une forte baisse l’année précédente, liée à un faible parasitisme. Les ventes de fongicides sont restées plutôt stables, notamment sur la vigne et la pomme de terre. En baisse, les ventes d’herbicides, en particulier sur les céréales, qui ont chuté de 7,5 %. « Ce chiffre est particulièrement lié à la diminution du revenu des céréaliers et aux achats de précaution effectués les années précédentes qui n’ont pas été utilisés », analyse Jean-Charles Bocquet. Les ventes des produits « autres » - traitements de semences, régulateurs de croissance, antilimaces, etc – ont reculé de 7,6 %.
2010 dans la même lignée
Plusieurs raisons, d’ordre conjoncturel ou structurel, expliquent cette tendance selon l’Uipp : la première est liée à la climatologie de 2009, qui a globalement entraîné une pression parasitaire moins forte qu’en 2008. Cette diminution correspondrait également à une « baisse des utilisations par les agriculteurs grâce à une protection des cultures de plus en plus raisonnée ». Une autre raison, également conjoncturelle, serait liée aux stocks importants dont les distributeurs disposaient en fin de campagne 2008-2009, en particulier de fongicides vigne et grandes cultures et d’herbicides. Selon l’Uipp, la dégradation de la situation financière des agriculteurs est également à l’origine de cette baisse, pour quasiment l’ensemble des filières, entraînant « une recherche approfondie d’économies ». Des raisons structurelles sont aussi mises en cause : l’Uipp met en avant le contexte réglementaire, la crise des cultures pérennes et des grandes cultures ou encore le Grenelle de l’environnement qui a permis « de sensibiliser plus encore les agriculteurs à raisonner de plus en plus leurs traitements » avec notamment le développement des Oad (outils d’aides à la décision).
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Pour l’année 2010, la tendance à la baisse semble se poursuivre : « Les premières tendances du marché semblent indiquer une baisse de l’ordre de 20 % du chiffre d’affaires à fin mai 2010 par rapport à mai 2009, précise Jean-Charles Bocquet. La météo du début de l’année 2010 a été globalement froide mais pas si pluvieuse que cela, contrairement à ce que l'on pourrait penser. On a eu pour le moment assez peu de maladies. Même si l‘année n’est pas finie, il est probable que la situation ne se récupèrera pas ». Selon l'Uipp, d’autres facteurs, en plus de ceux identifiés en 2009, s’ajoutent cette année et accentuent « les conditions d’une baisse significative des ventes » des produits phytosanitaires sur la campagne en cours.