« Le sclerotinia, la priorité numéro 1 des sélectionneurs »

« Le sclerotinia, la priorité numéro 1 des sélectionneurs »


« Le chemin pour parvenir à des
variétés résistantes au sclerotinia
sera encore très long.
» (© Cetiom)

Aucune variété résistante au sclerotinia du colza n’est disponible à ce jour, or le sclerotinia est l’une des maladies qui causent le plus grand préjudice à la culture. « Aujourd’hui, de nombreuses recherches portent sur la résistance à cette maladie, en Chine, en Inde, aux Etats-Unis, au Canada et bien sûr en Europe, et notamment en France, reconnaît Xavier Pinochet. Mais le chemin pour y parvenir sera encore très long. Il est probable que les sélectionneurs y parviendront sur d’autres espèces comme le tournesol ou le soja avant, car le génome du colza est plus complexe. » En parallèle, des travaux sont conduits pour tenter d’identifier des pratiques agronomiques susceptibles de réduire le risque sclerotinia. « Les couverts plus aérés pourraient par exemple être défavorables à la maladie. Le gène de nanisme du colza pourrait au contraire le favoriser. Mais il ne s’agit pour le moment que de pistes à explorer », souligne le responsable du Cetiom. De petites différences variétales auraient également été mises en évidence. En tous cas pour le moment, aucun résultat ne permet d’espérer à court terme l’arrivée de variétés résistantes.

Phoma, préserver les résistances

Heureusement pour lutter contre le phoma, les résultats ont été positifs beaucoup plus rapidement. Le phoma est d’ailleurs aujourd’hui principalement contrôlé par le recours à des variétés résistantes. « Pour rendre les variétés de colza moins sensibles au phoma, les sélectionneurs et généticiens ont travaillé sur deux types de résistances, les résistances spécifiques, de gène à gène, et les résistances quantitatives qui s’exercent contre l’ensemble de la population du pathogène », explique Xavier Pinochet. L’expérience montre que les résistances spécifiques sont très efficaces mais peuvent être contournées, au bout de quelques années. Pour éviter le contournement par des souches de phoma de ce type de résistance, le Cetiom conseille d’alterner dans le temps et dans un secteur donné, des variétés très peu sensibles au phoma, possédant des résistances quantitatives efficaces, qu’il a classées en « groupe 1 », avec des variétés dotées d’une résistance spécifique, classées dans le « groupe 2 ».

Le rôle de l’agronomie

« D’autres leviers agronomiques peuvent également être mis en œuvre pour limiter le développement du phoma et contribuer à la « durabilité » des résistances », ajoute Xavier Pinochet. C’est le cas de l’enfouissement des résidus de récolte des parcelles voisines de celles à ensemencer ou des faibles densités de semis par exemple. Mais certains paramètres comme la date de semis peuvent avoir des effets contradictoires. Des travaux de recherches sont en cours pour affiner cette approche.

Les autres maladies visées

« Les sélectionneurs européens ont aussi introduit dans leurs programmes de recherche, la résistance à la cylindrosporiose, en Grande-Bretagne notamment, au verticillium et à la hernie du colza, ajoute Xavier Pinochet. Cela étant dit, la résistance au sclerotinia constitue la priorité numéro 1 et de très loin, des sélectionneurs en matière de lutte contre les maladies. »

(Cliquez sur l'image pour accéder au dossier) (© Terre-net Média)
Partager
Inscription à notre newsletter

NEWSLETTERS

Newsletters

Soyez informé de toute l'actualité de votre secteur en vous inscrivant gratuitement à nos newsletters

MATÉRIELS D'OCCASIONS

Terre-net Occasions

Plusieurs milliers d'annonces de matériels agricoles d'occasion

OFFRES D'EMPLOIS

Jobagri

Trouvez un emploi, recrutez, formez vous : retrouvez toutes les offres de la filière agricole