Les chercheurs tablent sur un délai de « dix-quinze ans » pour résoudre les problèmes

Les chercheurs tablent sur un délai de « dix-quinze ans » pour résoudre les problèmes

Le problème des algues vertes...
Les solutions sont mises en place,
mais il faudra de longues années
pour avoir des résultats. (© Terre-net Média)
« Même s'il y a une forte pression politique et associative, ce n'est pas dans deux ans qu'il n'y aura plus d'algues ni de fuites de nitrates : il faudra quelques années », c'est-à-dire « au moins dix-quinze ans », a déclaré Luc Delaby jeudi au cours d'un point-presse à Rennes. Car « la réduction, voire la disparition des algues vertes produites chaque année exige des modifications profondes qui touchent au système d'élevage » et de culture, selon ce chercheur de l'Inra qui travaille sur un programme pilote dans la baie de Lannion (Côtes d'Armor), particulièrement concernée par le fléau vert.

« Le préventif demande un programme à long terme, il n'existe pas de réponse immédiate », insiste Laurent Ruiz, un autre chercheur de l'Inra. L'excédent d'azote en Bretagne est de 70.000 tonnes soit 45 kg/ha, auxquelles s'ajoutent des « fuites » des bassins versants de l'ordre de 75.000 tonnes, avec des pointes à 140.000 tonnes les années humides, selon les chiffres de l'Inra.

Le milieu, très sensible, réagit au moindre apport supplémentaire

Sur le bassin versant de La Lieue-de-Grève (entre Lannion et Morlaix) qui compte quelque 150 producteurs bovins et quelques élevages hors sol (porcs, volailles), les changements de pratiques ont déjà permis de stabiliser la progression des flux d'azote vers la baie, avec un taux de 28 mg/an, conforme à la directive nitrate (50 mg/an maximum). Mais le milieu, très sensible, réagit au moindre apport supplémentaire.

Pour limiter les entrées d'azote, les chercheurs préconisent de « réapprendre l'herbe », de développer le pâturage et les prairies pérennes, de valoriser l'herbe transformée, le tout avec un regroupement parcellaire. « Ce sera compliqué, mais c'est en marche », assure Luc Delaby. Selon lui, pour s'en sortir, les agriculteurs doivent de toutes façons « cesser de produire à perte », ce qui exige une « réduction sévère des coûts de production » dans un contexte international régi par les règles libérales.

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