 La bataille autour de la reconnaissance de l'Aoc gruyère au niveau européen remportée par la Suisse. (© Terre-net Média) |
Du côté européen, quelque 800 produits sont concernés, tels que le Roquefort, le Parmigiano Reggiano ainsi que le jambon de Parme. Il permet d'assurer au niveau européen les prestigieux labels de production des produits concernés, ayant un impact bénéfique direct sur leur vente. Inscrit dans le cadre de l'accord bilatéral entre la Confédération et Bruxelles de 2000, le document doit désormais être ratifié par les deux parties.
La Suisse exporte chaque année quelque 13.000 tonnes de gruyère
Si le Gruyère suisse a obtenu la reconnaissance exclusive de l'Aoc disputée par la France au niveau européen, la question de l'Emmental, produit également en France et en Suisse, a été remise à des négociations futures, « dans une clause rendez-vous », a précisé une juriste du ministère suisse de l'Agriculture, Isabelle Pasche. Elle a tenu à préciser que le renoncement de la France à obtenir auprès de Bruxelles l'Aop (équivalent de l'Aoc au niveau européen) pour son Gruyère, n'était en aucun cas lié à la finalisation des négociations sur la reconnaissance des Aop européennes et helvétiques. En tout état de cause, le « Gruyère est un produit phare en Suisse et il était primordial d'avoir un accord », a-t-elle toutefois reconnu. La Suisse exporte chaque année quelque 13.000 tonnes de ce fromage sur une production de 29.000 tonnes. La France et la Suisse ont convenu dans les années 30 que les deux pays pouvaient utiliser le nom de Gruyère pour leurs deux fromages au goût et à l'aspect très différent (le français ayant des trous mais pas le suisse). Les deux produits ont obtenu des Aoc nationales mais la France a décidé en 2007 de faire reconnaître le produit au niveau européen. Entraînant une demande identique de la Suisse, craignant pour ses exportations. Au final, Bruxelles a jugé le dossier français trop faible, selon des sources suisses, permettant au Gruyère helvétique d'avoir l'exclusivité de l'Aoc.
L'accord annoncé lundi ne concerne pas les spiritueux, qui ont déjà fait l'objet d'une annexe dans les bilatérales. Berne et Paris se sont longuement disputés sur le droit d'utiliser le nom de Champagne pour un vin produit par un village suisse homonyme, qui a été finalement débouté par la justice européenne.
