Crainte d'une crise alimentaire au Pakistan

Des inondations catastrophiques au Pakistan menacent les récoltes (Ici, les inondation de mars en France, qui avaient elles aussi fait craindre des baisses de rendements). (© DR)

Outre un bilan humain lourd, avec pour le moment plus de 1.600 morts et plus 15 millions de personnes touchées par la montée des eaux, les inquiétudes pourraient très vite se porter sur l'autosuffisance alimentaire du pays, d'autant plus que les prévisions météorologiques ne prévoient aucune accalmie dans les jours à venir. Le Pakistan est un gros pays producteur de blé, avec une production oscillant entre 20 et 24 Mt historiquement en fonction des années. La grande majorité de sa production est auto-consommée. Le risque dans de telles conditions est de voir une baisse de la prochaine production et/ou perte de la production récoltée, et par conséquent de pousser le Pakistan à avoir recours à des importations.

Pour le moment, les récoltes ont été effectuées en juin et les producteurs ne devraient pas commencer leur semis avant octobre. La production est donc stockée, mais peut être que certains stockages subiront des dommages et le stock actuel pourrait être revu à la baisse. D'un point de vue agronomique, l'excédent de précipitation dans les champs pourrait réduire le taux de levée et donc impacter les rendements à la baisse. Il semble trop tôt pour estimer le réel impacte des inondations d'autant plus que l'on ne sait pas encore quand elles s'achèveront. Toutefois il semblerait que 500.000 à 600.000 tonnes de blé stocké dans les régions inondées aient été détruites. A cela s'ajouterait 700.000 hectares de cultures touchées (principalement en riz, coton, maïs et canne à sucre). Des pertes en riz stocké sont également anticipées par l'union des producteurs.

Dans de telles conditions les opérateurs resteront attentifs à l'évolution de la situation qui pourrait d'une part provoquer une crise alimentaire dans ce pays et d'autre part augmenter la demande sur la scène internationale en blé. Le Pakistan pourrait donc revenir aux importations soit au travers d'achats directs soit au travers de l'aide humanitaire internationale qui essaye de s'organiser.