Proposer plutôt que rester sur la défensive

Le Space a accueilli mercredi une conférence organisée par le Syrpa, organisme spécialiste de la communication agricole, sur le thème de la communication de crise, partant de l’exemple des algues vertes en Bretagne. (© Terre-net Média)

Lors d’une conférence du Syrpa, organisée au Space, sur la communication de crise, les intervenants - journaliste, scientifique, agriculteur, agence de presse, membre du comité régional du tourisme - ont pu faire par à l’assemblée, de leur expérience de la question des algues vertes, notamment de la polémique de l’été 2009 apparue suite à la mort d’un cheval et celle d’un chauffeur de camion de transport d’algues. Louis Orenga, directeur du Civ (centre d’information des viandes), rappelle qu’ « une crise a besoin d’un élément déclencheur et ne peut donc se prévoir dans le temps. Par contre, l’anticipation reste possible, en travaillant sur les crises potentielles, liées à un sujet de fond préoccupant pour la société civile. » Il évoque une communication informative à mettre en place à cette fin.

Sortir de l’émotionnel

Patrice Moyon, journaliste spécialiste de questions agricoles à Ouest France, a calculé qu’ « en trois ans, les algues vertes ont fait l’objet de 1.746 articles, dont plusieurs centaines en quelques mois au moment de la mort du cheval », publiés dans leurs pages. Une telle effervescence le fait s’interroger sur la bonne manière, pour un journaliste, de « traiter une information complexe, alors que les formats sont de plus en plus courts dans les médias, tout en évitant de se laisser piéger par l’émotion. » Yves-Marie Beaudet, agriculteur en Côtes-d’Armor, et Hervé Le Prince, directeur de l’agence Newsens, ont évoqué le lancement de Cap Bretagne, « Cap, pour comité pour une agriculture positive », en réaction à « une crise médiatique soudaine, émotionnelle, d’une ampleur imprévue ». Cap Bretagne a pour vocation de « rassembler la profession agricole autour d’un discours commun et de proposer un plan d’actions plutôt que de rester sur la défensive ». Enfin, Jean-Marc Birrer, du Comité régional du tourisme de Bretagne, accuse l’émission Thalassa d’avoir « fait beaucoup de mal à la Bretagne jusqu’à provoquer de multiples défections de tour opérateurs ». Il souhaite ainsi « travailler en convergence pour la durabilité de toutes les économies bretonnes, dépendantes les unes des autres ».

Cliquez sur l'image pour accéder au dossier spécial Space 2010 Retrouvez Yves-Marie Beaudet, agriculteur en Côtes-d’Armor, et Hervé Le Prince, directeur de l’agence Newsens, en interview video en cliquant sur ce lien : Communication de crise - Cap Bretagne : maîtriser le discours.