![]() Les conditions de récolte du blé en Amérique du Sud loin d'être optimales... (© Terre-net Média) |
Au Brésil, premier exportateur mondial de viande bovine et deuxième exportateur mondial de soja en grains, la saison actuelle dite "sèche" se traduit déjà par un déficit pluviométrique, selon Ester Regina Ito, météorologue au Centre de prévision du temps (Cptec/Inpe). La sécheresse touche pour l'instant surtout l'élevage. Associée à une forte hausse de la demande, elle s'est traduite par une hausse de 16,5 % des prix de la viande bovine depuis mai, selon le Centre d'études agricoles de l'université de Sao Paulo (Cepea). Mais l'inquiétude grandit pour les céréales, certaines semailles - notamment de maïs - étant retardées en raison du manque d'eau. "Nous n'en sommes qu'au tout début de la période de culture au Brésil. Mais si la sécheresse se prolonge de 15 ou 20 jours, elle pourra avoir des effets plus marqués", a déclaré à l'Afp, Lucilio Rogerio Alves, chercheur au Cepea. "Si la pluie tarde beaucoup, nous aurons des problèmes d'offre (à l'exportation) ou une baisse par rapport à la bonne récolte de grains de 2009-2010", annoncée comme la meilleure de l'histoire du pays par l'Institut brésilien de Géographie et Statistiques (Ibge), a-t-il ajouté.
En Argentine, janvier et février s'annoncent compliqués
En Argentine, 4e exportateur mondial de blé et 2e de maïs, il devrait moins pleuvoir que d'habitude de septembre à décembre et "janvier et février s'annoncent compliqués", explique Guillermo Cavallero, de l'Institut national de technologie agricole (Inta). Les spécialistes tablent donc sur une récolte de blé de 10 à 11,2 millions de tonnes (Mt), supérieure à celles des deux dernières saisons, amputées par des sécheresses aiguës (7,5 et 8,4 Mt), mais nettement inférieure au record enregistré en 2007-2008 (16,3 Mt).
En Uruguay, pays dont le principal produit d'exportation est la viande bovine, le ministre de l'Elevage, de l'Agriculture et de la Pêche, Tabaré Aguerre, a déjà annoncé des mesures de soutien aux petits producteurs, en partie éleveurs.
Au Paraguay, plus tropical, les habituelles "pluies d'octobre et de janvier pourraient amortir en partie les effets négatifs" de "la Nina", estime pour sa part Edgar Mayeregger, spécialiste du ministère de l'Agriculture et de l'Elevage.