Selon la CR, les positions hégémoniques de la Fnsea sont responsables de la situation actuelle de l’agriculture française

Selon la CR, les positions hégémoniques de la Fnsea sont responsables de la situation actuelle de l’agriculture française

Contre inauguration au Space par la CR, l'Opl et l'Emb
en septembre dernier. (© Terre-net Média)
Après avoir de nouveau condamné, au Space,  les opérations de destruction des stands de JA et de la Fnsea entre autres, le président de la Fnsea revient dans un courrier interne adressé le 21 septembre dernier, aux élus de son résau, sur la question qui fâche : la représentation syndicale.

« Je respecte le pluralisme syndical et celui-ci est appliqué dans toutes les instances publiques », a déclaré Jean Michel Lemétayer. Mais le pluralisme syndical n’a pas sa place, si l'on comprend bien les propos du président de la Fnsea, dans les structures créées à l’initiative du syndicat majoritaire et de ses sections spécialisées, les interprofessions par exemple. Les agriculteurs ne devant parler que d’une seule voix.

Le pluralisme syndical est le « dialogue entre les paysans
de toutes les régions et de toutes les productions »

En revanche, le président de la Fnsea explique que « rien n’empêche, dans notre pays, qui que ce soit, représentants de producteurs, transformateurs et autres acteurs, de faire une association et d’en demander la reconnaissance en tant qu'interprofession. C’est une richesse de notre démocratie politique, économique et sociale ». Dans son syndicat, le pluralisme est un « dialogue entre les paysans de toutes les régions et de toutes les productions » qu’il privilégie. « L’organisation que je me suis attaché à défendre, par filière et par territoire, est la preuve de ce dialogue interne fort », ajoute Jean-Michel Lemétayer.

Dans un courrier rendu public ce 5 octobre, le président de la CR, François Lucas, voit au contraire, dans ces propos « le fil conducteur » de plusieurs « décennies de syndicalisme totalitaire, qui a imposé sa politique agricole et agroalimentaire ». Et il rend le « président de ce syndicat (Fnsea, ndlr), responsable de la situation actuelle de l’agriculture française et de la disparition de tant d’agriculteurs ». 

« Quelle mauvaise foi quand on voit la manière, dont le syndicat que vous présidez, assure une quasi hégémonie avec une représentation sans rapport avec la réalité syndicale, indique dans son courrier, François Lucas, s'adressant toujours par courrier à Jean-Michel Lemétayer. Cette réalité est que le syndicalisme majoritaire est constitué de deux syndicats d’exploitants agricoles, les JA et la Fnsea, chacun pesant 26,5 % des voix des agriculteurs français ! ».

« le fil conducteur » de plusieurs « décennies de syndicalisme totalitaire »

 Le président de la CR appuie son réquisitoire, en rappelant ensuite dans con courrier, une à une, ces positions hégémoniques dans les différentes instances représentatives : Apca, conseils économiques et sociaux, instances patronales par exemple.

« Pourquoi plus de 40 % des agriculteurs, qui ont exprimé leur suffrage lors des élections professionnelles de 2007, ne sont-ils représentés au sein de leurs instances professionnelles qu’à hauteur de 10 % ? Et encore moins à l’Apca, puisqu’ils ne sont représentés que par 3 % des voix ! », s’étonne t-il. Fnsea, JA «et leurs satellites occupent, par exemple, 80 % des sièges alloués aux syndicats agricoles au Conseil Economique, Social et Environnemental », poursuit le président de la CR.

Pour en savoir plus sur les deux courriers de la Fnsea et de la CR, cliquer sur les liens suivants:

Lettre Fnsea

Courrier de la Coordination rurale

Dans son courrier, François Lucas soulève aussi certaines contradictions du président de la Fnsea : « M. Lemétayer, vous affirmez n’avoir jamais fermé la porte au dialogue, y compris dans le dossier très sensible de la représentation des producteurs au sein de l'interprofession laitière. Dans ce cas, pourquoi avez-vous demandé publiquement à M. Barnier, alors ministre de l’Agriculture, de ne pas ouvrir les interprofessions ? »

Revenant encore sur la question des interprofessions, « instances de droit privé », le président de la CR met le doigt, selon lui, sur une nouvelle contradiction du syndicat majoritaire. Si la Fnpl « n’est pas la Fnsea » et qu’elle siège à l’interprofession laitière, « pourquoi l’Opl, également syndicat de producteurs laitiers, ne pourrait-elle pas siéger au même titre que cette Fnpl ? Car ce n’est pas la CR qui demande à siéger au Cniel, mais bel et bien l’Opl, qui a pourtant reçu une fin de non recevoir lors de ses demandes réitérées d’entrer au Cniel ».
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