 Les pays Acp demandent à l'Europe de "les comprendre un tout petit peu" (© Terre-net Média) |
"Nous voulons tout simplement supplier nos partenaires de faire preuve d'un peu plus de souplesse, d'un peu plus d'humanisme, d'un peu plus de flexibilité", a déclaré le président du Conseil des ministres des Acp, le Gabonais Paul Boundoukou-Latha, lors d'un point de presse. Il s'exprimait à l'issue d'une réunion commerciale au niveau ministériel avec l'Union européenne à Bruxelles.
"Si on doit arriver à des conclusions mutuellement avantageuses, il faudrait tout simplement que l'Europe soit un tout petit peu à l'écoute des préoccupations des pays Acp", qu'elle
"essaie de comprendre un tout petit peu les pays Acp dans leurs préoccupations en matière de développement", a encore dit le ministre gabonais délégué à l'Economie et au Commerce.
"Il est désormais urgent de donner des orientations politiques nouvelles aux négociations", a-t-il estimé, soulignant
"la nécessité d'engager des discussions futures au niveau politique le plus élevé".
Lancées en 2002, les négociations sur les Ape piétinent, notamment car les pays africains craignent que l'ouverture des marchés ne fragilise leurs économies. Ces accords, censés remplacer le régime commercial préférentiel accordé par l'UE aux pays Acp, prévoient l'ouverture progressive des marchés Acp aux produits européens. Mais de nombreux pays les ont rejetés. Seul un accord complet, celui avec les Caraïbes, a été signé. Le commissaire européen au Commerce, Karel de Gucht, qui négocie au nom de l'UE en matière commerciale, a déploré de son côté "l'impasse" actuelle des négociations, tout en se disant "optimiste" sur la capacité à "avancer rapidement". "Il faut aller maintenant vers une solution", a-t-il dit, jugeant que les pays Acp et l'UE étaient en train de "construire un nouvel élan pour faire avancer le processus". "Je suis confiant que nous pourrons trouver assez rapidement des solutions mutuellement satisfaisantes sur toutes les questions qui restent encore sur la table", a-t-il ajouté.
Mercour et eurodéputés
Dans un communiqué paru jedi 21 octobre, les députés européens définissent des lignes rouges pour le commerce de l'UE avec l'Amérique latine. "Un soutien appuyé à la croissance du commerce avec l'Amérique latine, mais sous réserve de lignes rouges visant à assurer la sécurité alimentaire et à éviter des dommages environnementaux supplémentaires, tels sont les messages-clés des députés européens qui ont adopté une résolution critiquant également l'Argentine pour ses récentes mesures commerciales protectionnistes." Tous les accords commerciaux multipartites devraient, selon le Parlement, respecter des normes claires:
- les normes environnementales pour lutter contre le changement climatique, la déforestation et les émissions de gaz à effet de serre;
- la sécurité alimentaire des produits agricoles importés;
- la protection des petits producteurs de denrées alimentaires de part et d'autre, spécialement sur le secteur de la banane, une controverse qui affecte les régions ultrapériphériques de l'UE;
- la réduction de la pauvreté en Amérique latine et l'"Aide pour le commerce", la mise à profit de l'accroissement des échanges en faveur du développement. "
"Selon certaines estimations, les exportations, en provenance principalement du Brésil et de l'Argentine, pourraient augmenter de 70% pour la viande bovine et de 25% pour la volaille, "à un moindre coût car produites avec des niveaux d'exigence sanitaires, environnementales et sociales moins élevés", soulignent les députés. En outre, les importations alimentaires devraient être autorisées uniquement si elles ont été produites selon des normes européennes de protection des consommateurs, d'environnement et de bien-être animal." (F.H.)
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