 Jachère fleurie (© Terre-net Média) |
La préservation de la biodiversité en milieu agricole symbolise le développement durable de l’agriculture. Lors du colloque, organisé le 22 octobre dernier à Paris par la Fnsea (1), les quatre stratégies présentées montrent que cette préservation revêt différentes formes complémentaires. Le choix portera en fait sur la politique à conduire et sur le milieu où elle sera mise en oeuvre.
La cour des comptes poursuit une politique visant à compenser, dans les espaces menacés, les impacts occasionnés sur la biodiversité par des travaux d’infrastructures routières ou ferroviaires par exemple. Ce qui conduit parfois à la création de nouvelles zones de préservation pour compenser la disparition d’anciennes.
Repères
Le site officiel français de l’année internationale de la biodiversité : http://www.biodiversite2010.fr/Qu-est-ce-que-l-Annee,8.html Le 26 octobre prochain, la Fao présente son nouveau rapport , « l'état des ressources phytogénétiques pour l'alimentation et l'agriculture dans le monde ».Il « couvre le statut actuel de la diversité des plantes et renseigne sur les modalités de sa préservation dans les banques de gènes et sur son utilisation par les agriculteurs dans les champs ». « La diversité génétique des graines, légumes, légumineuses et fruits que nous cultivons et consommons est cruciale pour aider les agriculteurs à relever les défis actuels et futurs, notamment la croissance démographique et le changement climatique. Mais cette diversité est érodée par le déboisement, la pression démographique, le surpâturage, la dégradation de l'environnement et les changements dans les pratiques agricoles», commente la Fao.
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Ailleurs, la cour des comptes peut décider de se constituer « des réserves » de biodiversité en prévision de futurs ouvrages. Dans les chantiers, les maîtres d’oeuvres financent eux-mêmes les mesures compensatoires, autrement dit, les aménagements nécessaires pour préserver la biodiversité locale ou pour réparer les dommages occasionnés.
Dans certains cas, les agriculteurs peuvent être directement sollicités sur l'adaptation de leurs pratiques culturales (préservation des hamsters).
Un capital de biodiversité
La deuxième voie explorée par la cour des comptes est la constitution, à titre préventive, « d’un capital de biodiversité », destiné à compenser dans un autre lieu, les dégâts susceptibles d’être occasionnés par de futures infrastructures. Ces réserves ne constituent en aucun cas la création de droits à produire. L’agriculture a toute sa place dans cette stratégie. Par exemple, la transformation d’un verger de 300 ha en prairies dans le pays de Crau, avec l’installation de deux éleveurs de moutons. Ou encore la création de cultures messicoles.
Les trois autres scénarios présentés
Pour valoriser le rôle de l’agriculture dans la préservation de la biodiversité, les trois autres instruments présentés lors de la journée Agrifaune sont :
- L’écologisation des politiques agricoles : Mae, conditionnalité, Trames vertes par exemple. Avec la mise en place prochaine des certifications Hve, l’écologisation passe d’un régime de conditionnalité, autrement dit de contraintes (Hve1 – situation actuelle) à une obligation de résultat avec la production de services (Hve3) dont il reste à définir la valorisation;
- Les parcs régionaux : les 75.000 exploitations agricoles de ces parcs sont au cœur des dispositifs mis en œuvre pour préserver la biodiversité. Les actions de préservation sont toujours conduites avec des finalités économiques. Par exemple, la création ou l’entretien de mares visent non seulement à préserver un milieu mais aussi à aider les éleveurs à disposer d’une source d’approvisionnement en eau bon marché;
- L’union internationale de la conservation de la nature a montré, qu'à travers leurs engagements, les labels intègrent des pratiques qui favorisent et soutiennent la biodiversité. Par exemple, le pâturage des prairies ou d’estives pour la fabrication de fromages.
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