![]() Le président de la République en visite dans l'Essonne. La régulation des marchés agricoles au programme du G20, présidé par Nicolas Sarkozy en novembre prochain. (© Terre-net Média) |
Croire aux solutions miracles serait une erreur. Pour être efficaces, les outils de régulation disponibles doivent en effet être bien employés. Sinon, certains deviennent des facteurs de volatilité !
Selon Alexandre Gohin de l’Inra, invité à intervenir lors du colloque organisé conjointement par l’Inra et Pluriagri ce mercredi 27 octobre à la Société des agriculteurs de France à Paris, le stockage privé de céréales atténue certes la volatilité des marchés mais il conduit les exploitants à adapter leurs productions en fonction du niveau du prix stabilisé, sans anticiper les années de faibles récoltes. Il s’en suit alors un épuisement des stocks et une hausse des prix.
La politique de stockage, engagée par les opérateurs,
vise à saisir des opportunités commerciales
Subventionner des stocks privés de ces céréales accentuerait le phénomène. Dotés de moyens supplémentaires, les opérateurs auraient davantage les moyens de stocker avec comme objectif de saisir encore plus d’opportunités pour écouler leurs marchandses. Cette politique publique stabiliserait certes, sur une plus longue période les prix des céréales, et leurs productions. Mais les années de déficit, Alexandre Gohin assure que les prix flamberaient davantage.
Et les marchés à termeAlexandre Gohin, assure que des marchés à terme encadrés sont bien des outils de régulation des revenus des agriculteurs. En se projetant dans le temps, ils indiquent aux opérateurs quelle orientation prendre se positionner avec justesse sur les marchés physiques en ajustant leurs productions. Sans marché à terme, les acteurs perdraient en fait une source d’informations indispensable. Et la crise de 2007 aurait été encore plus grave avec des prix plus élevés en raison d’un déficit d’offre très prononcé ! |
Ceci dit, instaurer en France, un tel régime, c’est la révolution assurée dans les campagnes où les revenus fonciers relèvent d'une grande importance. Quel retraité agricole ne complète pas sa retraite en louant ses terres ! Quoiqu’il en soit, la nouvelle réforme des fermages montre que l’agriculture française ne prend pas cette voie. Le nouvel indice d’indexation conduit à ce que les montants des fermages soient en partie indexés sur l’indice des prix à la consommation ce qui revient à inscrire le revenu foncier dans une logique de rente.