Les « Tickets resto » s'ouvrent à tous les fruits, légumes et laitages

Les « Tickets resto » s'ouvrent à tous les fruits, légumes et laitages

Fromage de brebis (© Terre-net Média)
Christine Lagarde, la ministre de l'Economie, a annoncé vendredi à l'Afp qu'elle allait étendre l'utilisation des titres restaurant à l'achat de tous les fruits, légumes et produits laitiers "sans restriction". Le texte "entrera en vigueur sous une dizaine de jours", a-t-elle précisé. Il s'agit, a-t-elle assuré, de concourir à une "alimentation plus équilibrée et diversifiée" des Français en permettant à ceux "qui mangent sur le pouce de pouvoir acheter autre chose qu'une quiche ou un sandwich".

Plus connus sous le noms de "Ticket resto", du nom de la marque phare Ticket restaurant (gérés par le groupe Edenred, ex Accor Services), les titres restaurant étaient réservés lors de leur création à la fin des années 60 au paiement de repas au restaurant. Puis les Chèque restaurant (Sodexo), Chèque de table (Natixis) et autres Chèque-Déjeuner (groupe Chèque déjeuner) ont progressivement été étendus à l'achat de préparations alimentaires immédiatement consommables chez les traiteurs, les boulangers puis en grande surface.

Mais la diversification s'est accélérée en 2010, avec en mars, un décret qui a autorisé l'achat de fruits et de légumes mais uniquement ceux prêts-à-consommer. L'idée étant de respecter la philosophie de départ du titre restaurant : permettre aux salariés qui n'ont pas de cantine de bénéficier d'un vrai repas. Avec ce dernier texte, explique Christine Lagarde, tous les fruits et légumes frais "épluchés ou à éplucher", et tous les produits laitiers "lait, yaourts, crèmes dessert, fromages blancs, à pâte dure ou à pâte molle...", peuvent être payés en titres restaurant.

"Détournement", "dévoiement", dénoncent les organisations de restaurateurs qui craignent de perdre encore une partie des sommes brassées par les titres restaurant : 4,7 milliards d'euros en 2009, selon la Commission nationale du titre restaurant (Cntr). Sur les 6 premiers mois de 2010, les cafés, brasseries et restaurants (traditionnels et rapides) ont attiré 63% de ces tickets (en valeur), les grandes surfaces près de 16%, et les bouchers, charcutiers, traiteurs, boulangers et pâtissiers, 21%, selon la Cntr. En 2006, 70% des "tickets resto" étaient dépensés au restaurant.

Cette extension "ne répond pas à l'objectif qui est de fournir un repas complet et équilibré", explique-t-on au Syndicat de la restauration commerciale (Snrtc) et au Syndicat de la restauration rapide (Snarr), où on parle de "dévoiement" de la formule. Pour le Synhorcat, autre syndicat de restaurateurs, c'est la porte ouverte à sa suppression. "Au départ, c'est un avantage social, explique Didier Chenet, son président, puisque les entreprises ne paient pas de charges sur la subvention du ticket. Si on transforme le titre restaurant en simple titre de paiement, cela peut devenir aux yeux du législateur non plus un avantage social mais une niche fiscale".

Au contraire, pour l'Association des émetteurs de titres restaurant (Apedts), ce décret permet d'arriver, selon son président Laurent Delmas, à "une interprétation définitive d'un coeur de repas équilibré" avec "un plat, des fruits et légumes et un laitage", conforme aux conseils nutritionnels et aux nouvelles habitudes de consommation. "Mais il ne faut pas aller plus loin, car ce serait oublier qu'il s'agit d'une subvention de l'employeur pour le repas de midi", conclut-il.

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