Il constitue "une bonne base de discussion", a commenté Mme Aigner, tout en prévoyant "des négociations difficiles" entre les 27 pays de l'Union européenne sur ce sujet épineux. Elle salue l'objectif affiché par M. Ciolos de mieux intégrer les impératifs protection de l'environnement à la politique agricole, "une voie que l'Allemagne a prise depuis longtemps", selon la ministre conservatrice. Mais sur ce point en particulier, "je vois pour le moment plus de points d'interrogation que de réponses convaincantes", a-t-elle ajouté. Elle s'affiche sceptique face à l'idée de la Commission de lier les aides directes encore plus étroitement à des objectifs "verts", craignant un surcroît de bureaucratie.
Le plafonnement des subventions perçues par les grosses exploitations ne trouve pas non plus grâce à ses yeux. L'Est de l'Allemagne abrite beaucoup de grosses exploitations, héritage des coopératives de la Rda.
Le président de la puissante fédération des agriculteurs allemands Dbv, Gerd Sonnleitner, a déclaré pour sa part trouver que les propositions de M. Ciolos allaient "dans la bonne direction". Les agriculteurs allemands, plus gros bénéficiaires de l'aide européenne après leurs confrères français, "doivent reconnaître qu'il y a des changements" dans les rapports de force, a déclaré M. Sonnleitner. "Nous devrons lâcher un peu du lest", sur les subventions, a-t-il concédé lors d'un entretien télévisé. "Nous sommes prêts à accepter dans une certaine mesure un réajustement", a indiqué de son côté la ministre. Un certain nombre de petits pays de l'Union européenne, notamment parmi les membres les plus récents d'Europe de l'Est, avaient fait campagne pour une répartition plus juste des aides à l'agriculture.