 Nicolas Dony est l'homme choisi par John Deere pour relever le challenge avec Team 3 Services. (© Terre-net Média) |
Nous sommes trois associés : Olivier Lefèvre, Patrick Petit et moi-même. L’entreprise compte 35 personnes, 15 millions d’euros de chiffre d’affaires et un potentiel de 4.000 exploitations actives.
C’est ambitieux de reprendre une concession avec un marché qui affiche moins 26 % d’immatriculations de tracteurs depuis janvier dernier !
Oui. Il faut être fou ! Si vous regardez les chiffres, vous ne faites rien. Mais toutes les réussites commencent dans les périodes difficiles. De manière plus pragmatique, nous avons racheté une entreprise de 17 personnes et multiplié le terrain de jeu par trois et demi. Donc même, si le marché a baissé de 40 %, notre potentiel est en croissance.
« Je ne veux que des capitaines ! »
Depuis votre entrée en fonction le 1er novembre 2009, votre vie professionnelle a changé ?
J’ai toujours fait du management, mais les responsabilités se sont alourdies. 35 familles dépendent de l’entreprise ! Je dois prendre 200 décisions à la minute ! C’est passionnant mais prenant. Tous les matins, il faut « remettre du gasoil ». Et « faut en avoir du jus » ! (rires)…
 Pour Nicolas Dony, « un client satisfait est un client qui revient...et qui en converti trois autres ». (© DR) |
Gérer une concession, c’est gérer une équipe, êtes-vous un « bon sélectionneur » ?
Non, je suis président ! (rires)... L’image est bonne. Quand nous avons repris la concession, j’ai déclaré, « je n’ai pas besoin d’équipiers, je ne veux que des capitaines ! ». Les sélectionneurs, ce sont mes cadres dirigeants. Il faut savoir s’entourer.
Quelle est votre vision de l’agriculture ?
Les choses ont beaucoup évolué, mais d’autres changements difficiles à imaginer se profilent. Pour comparer avec le sport : aujourd’hui, j’ai l’impression qu’il y a trois divisions et, d’ici cinq à six ans, elles risquent de n’être plus que deux. Dans cinq ans, 70 % des agriculteurs auront au moins un Bts en poche. Nos conseillers commerciaux devront eux aussi être mieux formés pour satisfaire une clientèle encore plus exigeante. C’est fondamental.
« Si j’étais paysan »
Toute la filière est en crise. Qu’est-ce qui doit changer dans les exploitations selon vous ?
Soit l’agrandissement des exploitations se poursuit afin de diviser les charges, soit il faut s’orienter vers les produits à valeur ajoutée. Ce sont nos « deux divisions ». En tout cas, je suivrai ces voies si j’étais paysan !
Quels conseils donneriez-vous aux agriculteurs pour leurs investissements en matériel ?
Dans un compte d’exploitation, le matériel est l’un des seuls leviers d’économie. Le reste dépend des cours des matières premières. Les nouvelles technologies représentent la voie d’avenir. Trois pulvérisateurs sur quatre et 100 % des batteuses sont vendus avec des systèmes Gps, en raison des gains de productivité et de rentabilité. L’influence de la société entre aussi en ligne de compte.
L’avenir proche de Team 3 services est-il tracé au Gps ?
En fait, le cap et la manière de l’atteindre sont clairement identifiés. Aucune ambiguïté là-dessus. Ensuite, la vitesse de croissance fera la différence.
