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Pierre Rabhi, figure engagée de l'écologie, défend, à travers son association Terre & Humanisme, une méthode d'agriculture permettant de « régénérer les sols, augmenter la production et la vitalité des sols, la qualité des produits et la qualité de l'environnement » sans recours à la chimie.
« Le public est de plus en plus conscient que l'alimentation est très importante, qu'elle peut véhiculer des nuisances. Même si c'est marginal, de plus en plus de citoyens essaient d'être attentifs à ce dont ils se nourrissent », explique à l'Afp l'auteur de « Vers la sobriété heureuse ».
« On est devant un énorme incendie munis de petits seaux »
« L'évolution est malheureusement un peu lente par rapport aux enjeux. On essaie de "grenelliser" les choses, mais il n'y a pas de décision politique radicale », regrette toutefois un Pierre Rabhi « de plus en plus radical ». « On est devant un énorme incendie munis de petits seaux », dénonce-t-il. « L'humanité est aujourd'hui sommée de changer. On ne peut pas continuer sur ce registre, sur ce scénario et sur ce rapport qu'on a à la vie, à la terre et à la planète. Le monde doit prendre conscience qu'il ne peut pas continuer à se comporter comme il se comporte », affirme-t-il.
Alors que les conséquences du changement climatique mobilisent la communauté internationale à Cancun (Mexique) depuis lundi 29 novembre, l'agriculteur et philosophe rappelle que « tout est lié : il n'y a pas que le climat. Si nous faisons le bilan des dégâts produits sur la terre nourricière, celle qui nous nourrit, on aurait autant sinon plus à s'inquiéter ». Pierre Rabhi, 72 ans, installé dans une ferme en Ardèche et dont l'association soutient des actions au Burkina Faso, au Maroc ou en Roumanie, estime que la question de l'agroécologie n'a « pas simplement pour finalité la nourriture ou la terre mais aussi la question de la santé humaine et de la préservation de l'environnement, des sols et des eaux ».
