![]() Les nouveautés fongicides offrent plus de souplesse dans la construction des programmes fongicides. (© Terre-net Média) |
Prévenir la sélection sur septoriose
Le développement de la septoriose a été très tardif en 2010 ce qui en fait l’année à plus faible pression de la décennie, en particulier dans la moitié nord-ouest de la France. « Le déficit hydrique durant les mois d’avril et de mai en est la principale raison. » La nuisibilité apparente de la septoriose s’établit à 9 q/ha en moyenne, comparable à 2003, contre 20,1 q/ha en 2009 et 27,1 q/ha en 2008. « En 2010, il était possible de faire l’impasse de tout traitement sur les variétés résistantes. » Cependant, la fréquence des souches résistantes reste suffisamment faible pour ne pas affecter l’efficacité des solutions testées. « Les recommandations restent les mêmes : le recours exclusif et répété aux Idms (Inhibiteurs de la DéMéthylation) sélectionne les souches résistantes. Limiter autant que possible le nombre de traitement et diversifier les modes d’action et les substances actives, est certainement le moyen le plus sûr de ralentir la pression de sélection. »
Les règles de la lutte chimique pour 2011 contre septoriose selon Arvalis-Institut du végétal :
• le prothioconazole reste le plus efficace des triazoles ;
• Opus + prochloraze, Bell + prochloraze et Menara + chlorothalonil présentent toujours les meilleurs rapports qualité/prix ;
• le chlorothalonil a un rôle important à jouer tant sur le plan de l’efficacité que sur le plan de la gestion de la résistance ;
• l’utilisation du prochloraze, mais aussi de chaque Idm devra se limiter autant que possible à une seule application par saison ;
• Osiris Win confirme son intérêt sur septoriose, seul ou en association avec le prochloraze. A demi-dose son efficacité est comparable à celle d’un litre d’Opus, pour environ 8 € de moins.
• Bell, malgré de bons résultats cette année, reste encore trop cher par rapport à des solutions Opus + prochloraze. Préférer l’utiliser associé au prochloraze pour profiter du meilleur rapport qualité prix.
• les nouvelles formulations « OD » (oil dispersion) développées par Basf semblent présenter un niveau d’activité sensiblement supérieur à celui des formulations de référence ;
• une nouvelle génération de substances actives, les carboxamides, est en développement.
Les deux molécules spécialistes en un seul produit
Depuis deux ans, la fusariose se fait discrète. Cependant Fusarium graminearum reste l’espèce la plus rencontrée. « L’utilisation d’une variété résistante, associée à des choix agronomiques raisonnés, limite efficacement le développement de la fusariose sur épis (ex : Apache). » Les innovations produits se tournent particulièrement cette année vers la gestion des fusarioses du fait de l’enjeu de la qualité sanitaire des céréales. « Les nouvelles homologations, dont certaines étaient attendues depuis le début des années 2000, permettent d’associer dans un même produit, et donc en un seul passage, les deux molécules spécialistes de la lutte contre la fusariose. »
Les règles de la lutte chimique pour 2011 contre fusariose selon Arvalis-Institut du végétal :
• le prothioconazole confirme son intérêt et sa polyvalence sur les principales espèces présentes sur épis F. graminearum et Microdochium spp. ;
• Prosaro présente une flexibilité sur la dose qui lui permettra d’être utilisé entre 0,5 et 1 l/ha en fonction du risque et du résultat attendu ;
• Osiris Win à la dose de 1,5 l est comparable en efficacité à l'Horizon Ew 1 l sur F.graminearum, mais inférieur à Joao sur Microdochium spp. ;
• Swing Gold montre une bonne activité sur F. graminearum. Les résultats sont insuffisants sur Microdochium spp résistant au QoI. Mais la qualité sanitaire n'est plus dégradée contrairement à ce qui a pu être observé en présence de souches de Microdochium spp. sensibles aux strobilurines.
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