 Aussi forte soit-elle, la hausse du revenu permet au résultat courant par atif non salarié de retrouver son niveau de 2010. (© Insee) |
Dès l’embargo de 12h30 levé, Xavier Beulin, a profité du point de presse consacré à son élection au poste de président de la Fnsea pour réagir à la publication des comptes de l’agriculture pour 2010. Il a précisé que la hausse pour 2010 s’inscrit dans une tendance baissière des revenus agricoles depuis cinq ans (pour en savoir plus, lire l’article paru jeudi en cliquant sur le lien ci-dessous).
« La publication des résultats économiques prévisionnels des exploitations agricoles françaises est devenue un exercice de haute voltige tant les moyennes des chiffres de l’agriculture recèlent de disparités énormes. C’est là une des conséquences de la volatilité des marchés», commente pour sa part la Coordination rurale.
« La contractualisation ne permettra pas, contrairement à ce qu’a laissé entendre le ministre, aux agriculteurs de compter sur des prix fixes. On voit d’ores et déjà au contraire apparaître la notion de double-prix double volume au sein des contrats dans le secteur laitier. »
La confédération paysanne est pour sa part offusquée par les résultats annoncés pour les filières animales. Elle oppose les augmentations annoncées aux niveaux réels des revenus qui n’excèdent pas le smic.
La stupidité de l'arithmétique masque une baisse de 46 %
La poursuite justifiée de la politique agricole du gouvernementSelon le ministère de l’agriculture, la forte augmentation du revenu agricole « confirme pleinement la nécessité des différentes initiatives prises par le gouvernement tant au niveau national (au travers de la loi de modernisation de l’agriculture et de la pêche) qu'aux plans communautaire et international (dans la perspective de la réforme de la Pac et de la présidence française du G20) en faveur des outils d’intervention et d'une meilleure régulation des marchés des produits agricoles ».Et revenant sur les résultats dus secteur de l’élevage herbivore, il souligne que « le revenu a pu notamment être soutenu par le plan d’urgence en faveur de l’agriculture de 1,8 milliards d’euros, annoncé par le Président de la République le 27 octobre 2009 à Poligny. Il est également en grande partie appuyé par les mesures de redistribution des aides dans le cadre du bilan de santé de la Pac ». |
« Les énormes et injustes disparités de revenu au sein de la profession agricole, et inversement proportionnelles au temps de travail exigé, éclatent au grand jour », commente le syndicat de Bagnolet.
«La stupidité de l’arithmétique masque une nouvelle fois, qu’après une baisse de 46 % sur 2008 et 2009, une augmentation de 86 % ne permet pas de retrouver les niveaux de revenus de 2007, et surtout pour les éleveurs un niveau inférieur à celui de 1990 ! »
Orama, qui regroupe l’Agpm, l’Agpb et la Fop s’attarde davantage sur le sort des céréaliers qui « retrouvent un niveau de revenu moyen en phase avec les capitaux qu’ils investissent, les compétences qu’ils doivent déployer et les risques qu’ils prennent. »
Orama souligne cependant « le caractère de plus en plus aléatoire des résultats des exploitations de grandes cultures. Il est indispensable d’en tenir compte dans la réforme de la Pac pour la période 2014-2020, à la fois en matière de régulation des marchés, sur le plan de l’évolution des aides et en permettant aux agriculteurs de lisser les hauts et les bas de leurs résultats. »
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