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Dans l’Ouest de la France, la situation semble critique. Selon Vincent Deguelle, conseiller « bâtiment » à la Chambre d’agriculture de la Manche, l'épaisseur de neige a atteint de 70 cm dans certains secteurs du département, du côté de la Hague et du Nord du Cotentin en particulier.
Dans certaines exploitations, les bâtiments d’élevage n’ont pas résisté au poids de la neige et se sont effondrés. Aujourd’hui, Vincent Deguelle dénombre une centaine de fermes endommagées dans le département . « Ça va du bâtiment de stockage de 150 m2 à des stabulations entières de 2.000 m2. Dans le secteur de la Hague, une stabulation de génisses et trois hangars de stockage se sont écroulés la semaine dernière. Sept veaux sont morts. »
Actuellement, la Chambre d’agriculture est en phase de recensement, pour identifier et pour aider les exploitations les plus touchées. Objectif : accélérer les procédures administratives pour autoriser, dans les plus brefs délais, la reconstruction des bâtiments.
« Je suis obligé de jeter une partie de mon lait »
Solidarité Dans un communiqué, la Fdsea de l’Oise « remercie tous les agriculteurs qui sont intervenus volontairement sur les routes et dans de nombreux villages. Dimanche matin encore, des agriculteurs sont intervenus aux côtés de la sécurité civile à Laboissière-en-Thelle pour sécuriser une ligne haute tension et rétablir la fourniture d’électricité. » |
« Je n’ai pas été collecté depuis cinq jours, alerte Luc Smessaert président de la Fdsea de l’Oise, mon tank est plein et je suis obligé de jeter une partie de mon lait. Sur les 600 points de collecte du département, plus de la moitié sont concernés. Et même si nous avons obtenu une dérogation de la préfecture pour que les camions puissent passer dans les fermes, ses effets sont limités. Nous estimons à 40 % seulement, les volumes collectés depuis vendredi 13 h ».
Les ramassages ont, semble t-il, repris ce lundi matin à 10 h, mais « l’épisode n’est pas terminé pour autant. Et il faudra faire le bilan, qui risque d’être lourd » ajoute le responsable syndical. « Maintenant, nous craignons la fonte des neiges et les inondations qui suivront ».
Prudence sur les toitures Ce week-end, la neige est une nouvelle fois tombée dans la Manche. Même si la hauteur est moindre, une dizaine de centimètres, les risques liés à l’effondrement des toitures restent importants. Vincent Deguelle recommande la prudence, « il ne faut pas intervenir sur les toitures et surtout éviter de monter dessus pour les déneiger. Sur les petits bâtiments, il peut être envisagé de s’aider d’une nacelle pour tenter de retirer la neige, mais il faut veiller à sa sécurité. Il est également possible de faire monter la température pour accélérer la fonte de la neige, si l’on est équipé de chauffages industriels. Par contre, sur les grandes stabulations ou les bâtiments de stockage de dimension importante, il est très difficile d’intervenir et de soulager les toitures. La seule recommandation, dès lors que l’on entend son bâtiment travailler, c'est d'évacuer ses animaux ou sortir les différents matériels stockés ». Dans l’Ouest de la France, les bâtiments ont été construits pour résister à une couche de neige de 35 centimètres. Suite à la vague de neige de janvier dernier, Vincent Deguelle, de la Chambre d'agriculture de la Manche, prévoit de revoir les normes de construction pour pouvoir résiter à une couche de neige de 60 cm d'épaisseur. Vincent Deguelle s’interroge aussi sur la nécessité de porter les pentes des toits des bâtiments à 30 % contre 26-27 % actuellement. Autre point de risque : l’espacement des poteaux. Entre 16 et 20 mètres, le risque d’effondrement existe. Tout dépend cependant des procédés de construction et de la quantité de neige accumulée sur les toitures. |
Attention, nouvelle alerte météo à partir de mercredi 22 décembre 2010 au soir |