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« Le ministre de l’Agriculture veut assurer le service après-vente de la loi, a souligné Xavier Beulin. Dès 2011, plusieurs secteurs, dont le lait, les fruits et légumes et la viande bovine, doivent être en mesure de mettre en place la contractualisation. La Fnsea et JA doivent être des acteurs de cette contractualisation pour une reconnaissance du métier d’agriculteur, ainsi que pour un juste retour de la valeur ajoutée sur les exploitations et une sécurisation du revenu des producteurs. » La contractualisation doit également, selon le président de la Fnsea, permettre de réaffirmer le rôle des interprofessions et des bassins laitiers et renforcer celui des producteurs, afin de préparer l’après quota.
La question du pluralisme Comme attendu, le président de la Fnsea a été interrogé sur le pluralisme syndical. « Le pluralisme existe de fait puisque nous sommes en démocratie » a-t-il affirmé. « Nous avons déjà largement parlé de ce sujet alors je dirais simplement que l’ensemble de la profession laitière bénéficie des travaux de l’interprofession », ajoutant qu’il faut savoir si l’on est reconnu et que l’on mène "des actions sur le long terme" ou si l’on est "reconnu de manière ponctuelle sur des actions médiatiques". |
Le Salon de l'agriculture, un moyen de jouer un rôle pédagogique en insistant sur la capacité d'innovation de l'agriculture
Enfin, Xavier Beulin a insisté sur le G20, qui sera un moment crucial pour évoquer la question de la régulation des marchés des matières premières agricoles. Selon lui, « la bataille sera difficile car les Etats-Unis, le Mercosur et l’Inde ne sont pas enthousiastes vis-à-vis de la mise en œuvre de mécanisme de régulation et de stockage public ». La Fnsea a profité de cette conférence de presse pour annoncer qu’elle organisera, en mai à Paris, un rassemblement d’une centaine de délégations réprésentatives de chacune des grandes régions du monde. Plusieurs thèmes feront l’objet de débats, comme les conséquences du réchauffement climatique, les relations Nord-Sud, la régulation des marchés agricoles au sens physique et financier. « En associant le président de la République à ces réflexions, nous espérons qu’il les relaiera au G20 », a déclaré Xavier Beulin.
Autre temps fort de 2011 : le Salon de l’agriculture, qui n’est pas seulement un moment festif mais un moyen d’aller à la rencontre du grand public et de jouer un rôle pédagogique, en insistant sur la capacité d’innovation de l’agriculture, sur sa participation à l’aménagement et à la vitalité des territoires et sur le poids économique du secteur, pourvoyeur de richesses et d’emplois. Enfin, Xavier Beulin a rappelé que le prochain congrès de la Fnsea, électif, aura lieu en mars à Saint-Malo et portera sur la croissance durable des exploitations agricoles. « Laquelle repose sur une combinaison intelligente entre recherche de productivité et de compétitivité et prise en compte des missions de gestion des ressources naturelles, du foncier et de la biodiversité », a conclut le président du syndicat.
L’installation au cœur des débats Parce que les deux syndicats défendent les mêmes positions, la Fnsea a associé les JA à sa conférence de presse de rentrée. « L’objectif pour 2011 et les années suivantes est de construire une agriculture forte via, notamment, une Pac ambitieuse. Le fait que Dacian Ciolos ait mis la politique d’installation au cœur des débats est un premier pas. Etre jeune agriculteur, c’est être passionné, faire un métier qui a du sens, un impact économique et jouer un rôle en matière d’aménagement du territoire », a souligné le président des JA Jean-Michel Schaeffer. |
Bilan de l’année 2010 Xavier Beulin a dressé un rapide bilan de l’année écoulée : « L’année 2010 a été marquée par une embellie en céréales, une forte dégradation en élevage et des productions spécialisées qui ne s’en sortent pas trop mal. Elle est également révélatrice de la volatilité et des amplitudes de plus en plus importantes sur les marchés agricoles, qui deviennent insupportables pour les producteurs, les industriels et les distributeurs et pourraient même le devenir pour les consommateurs. Enfin, la conjoncture a été marquée par des événements climatiques excessifs, en particulier la tempête Xynthia et la neige qui a touché de nombreuses régions, causé des dégâts sur les exploitations et entraîné des difficultés de collecte de lait et d’animaux ». |