La Pac de l’après 2013 réformée devra intégrer la question alimentaire des pays de la côte sud de la Méditerranée

La Pac de l’après 2013 réformée devra intégrer la question alimentaire des pays de la côte sud de la Méditerranée

Omar Yacoubi, directeur général des moulins Lahal (Maroc).
(© Terre-net Média)
L’Union pour la Méditerranée (Upm) céréalière pourrait être la première politique agricole commune du bassin méditerranéen, qui lierait l’Union européenne aux pays de la côte du sud. L’Afrique du Nord a besoin de l’Union pour importer du blé et l’Union des pays du Sud pour exporter. Après avoir augmenté de 100 millions d’habitants ces 50 dernières années, la population du Maghreb et du Moyen Orient croîtra encore de 80 millions d’ici 40 ans.

La question agricole est cruciale pour que l’Upm prenne corps sous le sceau de la réussite. « Si nous ratons la question de l’alimentation, nous aurons une révolution avec des conséquences inéluctables », a affirmé Henri Guaino, conseiller spécial du président de la République mais aussi chef de mission interministériel pour l’union pour la Méditerranée. Il était l’invité d’honneur de la première journée du Sommet du végétal qui se tient ces 18 et 19 janvier à Marseille.

« Nous voulons faire de la Méditerranée une zone de coopération, de co-développement et de co-investissements »

doit donc être autre chose qu’une aire d’échanges et de commerces. Et pour la construire, Henri Guaino s’inspire de la politique des pères fondateurs de l’Union européenne des années 1950/1970, qui a fait sa gloire en permettant son décollage économique, et surtout celui de son agriculture. « Tout ne peut pas se résoudre par les marchés et on ne peut pas les laisser seuls, décider des marchés». « Nous voulons faire de la Méditerranée une zone de coopération, de co-développement et de co-investissements ».

 

Dans un proche avenir, le projet de la Pac devra par conséquent intégrer cette donne et pousser l’Union, par devoir, à produire davantage de céréales pour rester un exportateur majeur et régulier du bassin méditerranéen. Elle ne peut pas se défiler tant les besoins sont sur les côtes sud de la Méditerranée importants. En jeu la paix dans ces régions où plus 60 % de la population a moins de 30 ans.

La France se doit, dans le débat en cours sur le projet de réforme de la Pac de l’après 2013, être la tête de pont. « Ce n’est pas parce que les marchés se portent bien qu’il faut oublier d’élaborer une politique forte », a plaidé Henri Bernard, céréalier membre de la commission économique d’Orama. Il participait à la première table ronde du congrès du sommet du végétal qui a été l’occasion de dresser un inventaire des atouts de la France et des autres membres de l’Union pour produire des céréales en abondance.

Les atouts de la France

Les participants de la table ronde ont fait la démonstration que notre pays était capable de produire régulièrement et durablement des céréales, une fois de plus quand la Russie et l’Australie sont confrontées à des accidents climatiques majeurs. La régularité de la production française, l’amélioration de la qualité de ses grains, la proximité géographique ou encore la traçabilité sont autant de facteurs qui contribuent ces pays à se tourner vers nos pays pour satisfaire ses besoins.
Aussi, pour ne pas les décevoir, il est important que la France soit toujours présente sur les marchés. Les pays méditerranéens ont expliqué qu’ils n’hésitent pas à faire jouer la concurrence. Ce qui impose d’être à leur écoute en permanence pour répondre à leurs demandes. Notre pays n’a pas le droit de décevoir leurs professionnels exigeants.
A plus court terme, Xavier Beulin, vice président d’Orama propose de sceller des partenariats commerciaux gagnant-gagnant entre la France et le Maghreb qui porteraient sur des quantités de céréales et de matières premières. Cette contractualisation pluriannuelle protégerait partiellement les pays contractants des effets pervers des marchés spéculatifs. Il s’agirait par exemple de contracter de 10 à 20 % des échanges de blé et d’une partie des achats de phosphates marocains, voire de gaz algérien destiné à la fabrication de nitrates. Toutefois, elle ne fait pas l’unanimité des participants de la table ronde autour de laquelle étaient réunis entre autre Omar Yacoubi, directeur général des moulins Lahal (Maroc) et Nasr No’Omani, vice président du Gasc (importateur égyptien de blé) aux cotés d’Henri Bernard.

Les Egyptiens opportunistes ont adopté une stratégie du plus offrant avec le risque de devoir réagir dans l’urgence pour importer les quantités massives de blé et d’orge nécessaires pour satisfaire les besoins de la population. L’Egypte s’est ainsi approvisionnée cette année en blé au prix fort en Europe puisque ses fournisseurs, habituellement meilleurs marché, la Russie et l’Ukraine entre autres, sont incapables de répondre à sa demande. Ce qui n’empêche pas cependant les Egyptiens de souhaiter des prix équitables !


Nasr No’Omani, Vice président du Gasc (importateur égyptien
de blé)  (© Terre-net Média)
L’Union pour la Méditerranée
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