Une manne pour les économies locales

Une manne pour les économies locales


Chaque marque régionale dispose de son propre cahier des charges
et ne peut se substituer aux certifications officielles de type Aoc/Aop.
(© Terre-net Média)

Les exigences de traçabilité des consommateurs, l'envie de consommer local et un regain de patriotisme économique concourent à dynamiser le marché des produits alimentaires régionaux, selon une étude du cabinet Xerfi.

« C'est une tendance de fond qui ne cesse d'augmenter, même si le critère prix reste le plus important pour les Français », note Isabelle Senand, directrice de cette étude qu'elle présentait au Salon de l'Agriculture.

« Le consommateur est en mal d'authenticité, la tendance du "retour aux racines" est forte comme le montre le développement des Amap (associations qui facilitent l'achat direct au producteur) », estime-t-elle, « même si elles restent marginales avec un chiffre d'affaires de moins de 100 millions d'euros pour environ 200.000 consommateurs ».

« Redonner confiance à nos filières »

Si, selon l'étude, les exploitants agricoles devraient bénéficier de cette manne, l'industrie agroalimentaire, constituée pour l'essentiel de Pme, est trop morcelée pour profiter pleinement de la tendance. Pour remédier au problème, des marques locales se constituent pour les fédérer : Produit en Bretagne, Sud de France, Bravo l'Auvergne ou Fabriqué en Aveyron ... « Toutes les régions développent leur marque avec d'excellents résultats », indique Serge Gay, directeur de la centrale d'achats du groupe Auchan.

« Cela permet de redonner confiance à nos filières, de garantir une qualité du produit fini mais aussi d'améliorer l'image du département et d'obtenir des retombées touristiques », explique Jean-Claude Luche, président du conseil général de l'Aveyron, qui célébrait la première année de la marque aveyronnaise sur le stand du département au Salon de l'agriculture. Une cinquantaine d'entreprises vendent des produits estampillés de cette marque, dont celle de Bertrand Linard dans la charcuterie : « On assure une qualité et un savoir-faire et la marque valorise nos produits », estime-t-il.

« Une forme de contractualisation »

Chaque marque régionale dispose de son propre cahier des charges et ne peut se substituer aux certifications officielles de type "Appellation d'Origine Contrôlée/Protégée" (Aoc/Aop). Elles sont avant tout une signature géographique sur l'origine des produits. Côté agriculteur, l'initiative satisfait : « c'est une forme de contractualisation. Ca nous dynamise et c'est aussi une reconnaissance du terroir, de la production géographique », se réjouit Jacques Molières, président de la Chambre d'agriculture du département, ajoutant que « tout ce qui peut être un plus est bienvenu ». Le spécialiste du commerce équitable Alter Eco investit lui aussi dans le terroir français.

Habituellement tournée vers les pays du Sud, l'entreprise a engagé un partenariat avec une coopérative agricole biologique du Poitou-Charentes, et garantit un prix minimum aux producteurs. La traçabilité des produits, qui seront commercialisés en mars, va jusqu'aux photos des producteurs et leur biographie sur l'étiquette. Le prix payé par Alter Eco pour la tonne de lentilles, haricots blancs, blé... apparaît également. Au-delà du terroir, c'est un nouveau modèle agricole français que l'entreprise souhaite valoriser. « On défend une agriculture familiale et biologique », explique le directeur général Nicolas Mounard qui regrette avoir découvert, en France, des agriculteurs faisant face à  « des problématiques qu'on avait rencontré au Pérou ou en Thaïlande ».

Partager
Inscription à notre newsletter

NEWSLETTERS

Newsletters

Soyez informé de toute l'actualité de votre secteur en vous inscrivant gratuitement à nos newsletters

MATÉRIELS D'OCCASIONS

Terre-net Occasions

Plusieurs milliers d'annonces de matériels agricoles d'occasion

OFFRES D'EMPLOIS

Jobagri

Trouvez un emploi, recrutez, formez vous : retrouvez toutes les offres de la filière agricole