Les écarts de prix à la production se creusent encore en janvier entre les filières végétales (+6,1 %) et animales (+1 %)

Une hausse en trompe l’œil des prix des produits agricoles. Avec 3,1 % en janvier, toutes filières confondues, qui en profitent réellement? Les céréaliers ont pour la plupart déjà vendu leurs récoltes et les éleveurs voient la faible augmentation des prix à la production largement compensée par l’augmentation des prix des aliments, de l’engrais et de l’énergie. Dans ces conditions, se référer à une hausse moyenne des prix agricoles de 21,8 % sur un an pour apprécier la conjoncture des marchés n’est pas très pertinent.

Selon l’Insee, le prix des céréales continue de croître fortement en janvier (+10,2 %) et se rapprochent de leur plafond de la fin de 2007. La production mondiale de blé de meunerie s’est raréfiée en raison des intempéries en Australie.

Des charges qui minent les marges des éleveurs

La demande, de son côté, a été soutenue par d’importants achats des pays du Maghreb et du Proche-Orient destinés à prévenir tout risque de pénurie dans un contexte politique et social tendu. Le prix du maïs est également en hausse en réponse à des anticipations de stocks en baisse.

 

Le prix des oléagineux continue de croître sensiblement en janvier (+6,0 %). La demande industrielle ne faiblit pas. Le prix élevé du pétrole renforce l’attractivité du diester, carburant produit à partir du colza. Du côté de l’offre, les aléas climatiques en Russie cet été, puis en Australie cet hiver, ont limité la production mondiale.

 

Hausse du prix d’achat des moyens de production agricole de 0,6 % Le prix des consommations intermédiaires est en hausse sur un mois, principalement sous l’effet d’une augmentation des coûts des engrais et des aliments pour animaux. Sur un an, les prix de l’énergie, des engrais et des aliments pour animaux se sont sensiblement accrus (plus de 17 % sur un an). Le prix des investissements varie peu.

En données brutes, le prix du lait de vache est resté stable en janvier (hausse de 14% sur un an - cf graphique).

En données corrigées des variations saisonnières, le prix des animaux augmente en janvier (+1,3 %). Le prix des volailles répercute (à peine) l’augmentation du prix de leur alimentation. Le prix du porc français augmente également, la consommation n’ayant pas pâti de la contamination à la dioxine d’élevages allemands. Le prix des ovins baisse sensiblement sous l’effet d’une consommation atone.