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Six autres pays ont suspendu la culture du maïs de Monsanto
Selon l'avocat général de la Cej Paolo Mengozzi, « les autorités françaises ne pouvaient pas suspendre la culture du maïs génétiquement modifié Mon 810 sur le territoire national sans avoir demandé, au préalable, à la Commission d'adopter des mesures d'urgence en cas de risque pour la santé et l'environnement ». Or elles ne l'ont pas fait, explique-t-il. « En l'espèce, la clause de sauvegarde, prévue par la directive relative à la dissémination volontaire des Ogm dans l'environnement est inapplicable », soutient-il. Il estime que des mesures d'urgence peuvent être adoptées « s'il existe un risque de dommages pour la santé humaine, la santé des animaux ou l'environnement qui ne soit pas seulement hypothétique et que la probabilité de la réalisation de ces dommages ne soit pas insignifiante, même si elle n'est pas nécessairement déterminée avec précision ». L'avocat général de la Cej répondait ainsi à une demande du Conseil d'Etat en France, saisi de plusieurs recours introduits par la société Monsanto, l'Association générale des producteurs de maïs et par plusieurs producteurs de semences.
Quinze autres Ogm ont demandé une autorisation de culture
Son avis risque de relancer la polémique sur la culture des produits génétiquement modifiés, qui divise les Etats de l'UE. Six autre pays (Allemagne, Hongrie, Grèce, Luxembourg, Autriche et Bulgarie) ont comme la France suspendu la culture du maïs de Monsanto sur leur territoire. Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso a été désavoué de manière cinglante en fédérant contre lui 22 des 27 des Etats lorsqu'il a voulu contraindre en mars 2009 les Etats à lever leur interdiction de culture du Mon 810.
Seuls deux Ogm sont actuellement autorisés à la culture dans l'UE: la pomme de terre Ogm Amflora développée par le groupe allemand Basf et le maïs Ogm Mon 810 de Monsanto, qui demande le renouvellement de cette autorisation. Quinze autres plantes Ogm, pour la plupart des maïs génétiquement modifiés, ont demandé une autorisation de culture. Le processus d'autorisation pour les cultures est actuellement dans l'impasse. La Commission suggère de laisser aux Etats la décision d'autoriser ou non la culture sur leur territoire. En échange, l'exécutif européen attend leur accord pour les homologations réclamées par les géants de l'agroalimentaire, dans les pays qui le souhaitent.
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