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Si le semis en rangs jumelés décalés ou "en quinconce" remporte un vif succès auprès des maïsiculteurs américains, cette méthode n’a pas été conçue à l’origine pour le maïs, mais pour l’arachide. En effet, en Géorgie, la "cacahuète" est cultivée en billons avec une irrigation par immersion.
Développé par Monosem en 1992, le semis Twin-Row permet d’implanter les arachides en rangs parallèles, espacés de 20 cm, en billons, eux-mêmes distants de 75 cm.
Ces premières expériences ont mis en évidence de nombreux avantages. En augmentant la densité, les gains de rendement observés atteignent 10 à 15 %. L’état sanitaire est amélioré et à même volume de produits phytosanitaires appliqué, le ratio volume/rendement est optimisé. Autant d’atouts qui ont incité les producteurs à tester le semis en parallèle en coton et soja, puis en maïs et sorgho.
La balance penche pour le double rang
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Techniquement, le mécanisme utilise un peu le principe de l’avance à l’allumage ou à l’injection de nos moteurs. Basées sur des éléments NG+4, les distributions sont reliées deux à deux par l’intermédiaire de deux disques perforés superposés. Un goujon assure le lien entre ces derniers en faisant correspondre deux orifices. Il suffit alors de changer d’orifice pour modifier le synchronisme des rangs et obtenir un semis en "quinconce". Toutefois, cette pratique culturale et agronomique ne peut se suffire à elle-même. Elle doit être raisonnée de concert avec le choix de la semence et l’appréciation du potentiel des terres.
De nombreux tests, réalisés par les semenciers depuis 2009, démontrent bien qu’en termes de densité (de 70.000 à 107.500 graines /ha), la balance penche pour une conduite en double rangs ; en simple rang, la compétition induite étant trop forte vis-à-vis des ressources, elles, limitées (eau, éléments minéraux, lumière). A noter, toutefois, l’atteinte d’un palier de rendement vers 95.000 graines/ha.
Un retour sur investissement en deux ans
Quant au potentiel du sol, les essais montrent que plus il est élevé, plus l’implantation en "quinconce" est intéressante. Le choix de l’hybride s’avère également important, puisque tous les potentiels génétiques ne réagissent pas de la même manière.
Ainsi, les résultats sont là, même s’il reste à étudier l’aspect financier. Aux Usa, le constructeur annonce un retour sur investissement dès la troisième année. De notre côté de l’Atlantique, il faudra attendre l’adaptation de la machine au marché européen. Sa présentation au Sima est de bon augure. Et, comme les semenciers utilisent le prototype Monosem dans de nombreux essais, des semences "Twin-Row Sync-Row Ready " pourraient bien apparaître d’ici peu.
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Cet article est extrait de Terre-net Magazine n°4. Si vous ne l'avez pas reçu chez vous, retrouvez Terre-net Magazine en ligne en cliquant ICI.
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