Une augmentation des charges vécue différemment selon les agriculteurs

Entre février 2010 et février  2011, les statistiques agricoles de l’Insee indiquent une hausse des prix de ventes de la plupart des productions agricoles (cf. tableau) excepté pour la production ovine (-1,4 % compensée par de nouvelles aides à la brebis) et la production d’œufs (-38,4 % pour retrouver quasiment leur niveau de 2005). Ces augmentations sont malencontreusement accompagnées d’une hausse des charges pour les agriculteurs, avec notamment le poste énergie qui a augmenté de 22,1 % sur un an pour se situer à un niveau supérieur de 44 % à 2005.

Une évolution des prix défavorable aux éleveurs. (© Terre-net Média)

Forte disparité des situations sectorielles

Chez les céréaliers, la hausse des charges de production est compensée par un prix des céréales qui a augmenté de 121,8 % en un an. Néanmoins il faut souligner la nécessité pour certaines exploitations de refaire leur trésorerie suite aux mauvaises années comme 2009 et pour pouvoir faire face aux fluctuations futures du marché. 

Pour les éleveurs, la situation est tout à fait différente : la hausse des prix des aliments de plus de 20 % en un an associée aux dépenses énergétiques qui ne cessent de croître n’est pas compensée par l’augmentation du prix de vente des productions. Cette situation ne pourra pas durer pour certaines exploitations à cours de trésorerie. Elle pourrait même devenir catastrophique, comme dans la filière poule pondeuse qui doit faire face à une diminution des prix des œufs, et à une mise aux normes des bâtiments pour 2012 qui n’arrivent pas au moment opportun. Près de 20 % des éleveurs de porcs pourraient aussi être en situation de paiement d’ici la fin de l’année.

+30% pour le fioul en un an

L'augmentation du prix de l'énergie, un enjeu majeur pour les exploitations. (© TNT)

Le poste de dépense énergétique pèse de plus en plus dans les exploitations. En effet le cours du pétrole brut coté à Rotterdam a encore augmenté de 3 € en février par rapport au mois précédent, le cours atteint ainsi 76 euros. Les tensions géopolitiques actuelles ne sont pas de bons augures pour espérer une baisse des cours. Ce prix élevé impact directement le prix du fioul domestique qui a augmenté de 30 % en un an, tout comme les engrais et amendements qui ont augmenté de 18,8 % sur la même période.

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